3.5.3. Les influences des Aspects solilunaires sur la constitution du moi

Si nous passons maintenant à d’autres possibilités de positions opposées du Soleil et de la Lune, que l’on peut d’abord considérer comme très générales, et si nous essayons également de les mettre en forme dans une sorte de schéma, nous devons déjà faire le premier pas dans un domaine qui appartient en fait à la doctrine des aspects ou des positions angulaires opposées. Or, comme tous les autres aspects possibles entre deux Planètes, les aspects Soleil-Lune ont ceci d’étrange que leur nature se manifeste directement dans la forme de la Lune ou dans la phase lunaire, de sorte que l’aspect de la Lune permet à tout moment de déterminer son aspect par rapport au Soleil.

En cas de Nouvelle Lune, le Soleil et la Lune sont très proches l’un de l’autre; ils sont en « conjonction »; en cas de Pleine Lune, ils se font face d’environ 180° dans le ciel; en cas de demi-lune (quartier de lune), les deux positions des astres forment un angle droit entre elles, etc.

Nous allons maintenant essayer de trouver des lignes directrices générales pour tenir compte des Signes du Zodiaque à partir desquels se forment les aspects entre les deux Luminaires.

Si nous gardons à l’esprit que le Soleil est le porteur de toutes les forces qui relient notre moi stellaire supraterrestre, et la Lune le porteur des forces qui relient notre moi héréditaire au zodiaque, et que c’est l’action conjointe des deux Planètes qui rend possible le développement de notre moi dans le corps terrestre, nous comprendrons à quel point les possibilités de développement et les voies de la découverte du moi dépendent de la relation de réciprocité entre le Soleil et la Lune.

Pour aujourd’hui, nous ne voulons pas encore attirer l’attention sur les 144 combinaisons possibles qui résultent du fait qu’à la position du Soleil dans chacune des douze périodes du zodiaque s’ajoutent les douze positions différentes de la Lune, afin d’en déduire les modifications de caractère qui en résultent ; ce sera là la tâche d’exposés à venir. [417] Mais ce qui doit encore nous préoccuper aujourd’hui, c’est d’obtenir des directives générales pour la reconnaissance des différentes aides au développement et des difficultés qui sont déjà définies par les différentes phases lunaires de l’horoscope de naissance. Il faut encore souligner un point particulier:

Comme nous l’avons écrit plus haut, l’éveil du moi ne peut ne peut se faire ni par le Soleil seul ni par la Lune seule, mais seulement par l’union des deux Luminaires célestes, tout comme la perfection humaine n’est possible ni par l’homme ni par la femme seuls.

Si cela est vrai, l’association du Soleil et de la Lune devient en nous le véritable sens de la vie, qui exige d’irradier tous les restes terrestres et toutes les scories héréditaires de notre moi terrestre au moyen de la partie solaire de notre être; mais cette tâche vitale renvoie en même temps chaque être humain à son lien avec le partenaire de vie du sexe opposé avec l’aide duquel seul cette tâche peut être accomplie.

S’il est vrai, et cela ne peut être que vrai, que des deux pôles opposés de l’être humain sur la Terre, l’homme et la femme, chacun est imparfait en soi et ne peut trouver le chemin de la perfection que par l’union avec l’autre pôle, alors il ne peut y avoir de solution au problème de la perfection sur cette Terre que par la réalisation de cette union, et il n’y a pas de tâche plus importante que de reconnaître l' »autre » partie de l’être de notre moi, afin de les racheter tous les deux en même temps avec son aide.

C’est pourquoi, dans chaque horoscope, le rapport entre le Soleil et la Lune n’est pas seulement la mesure de l’aide et de l’inhibition mutuelles qui sont prévues dans chaque cas particulier pour l’individu humain en fonction de son onde temporelle, il détermine aussi, selon le rapport entre le Soleil et la Lune, le rapport avec le partenaire sexuel. Une tradition très ancienne veut que dans l’horoscope de l’homme, la Lune signifie la femme en lui et hors de lui, et dans l’horoscope de la femme, le Soleil signifie l’homme en elle et hors d’elle. C’est pourquoi l’homme attend de la femme qu’elle devienne pour la deuxième fois sa mère, qu’elle lui apporte l’aide de la Lune, et la femme attend de l’homme qu’il devienne pour la deuxième fois son père – qu’il lui apporte l’aide du Soleil – sur le chemin de l’Homme parfait.

Nous allons à présent examiner quelques cas marquants parmi la multitude de visions (aspects) réciproques, comme les Anciens appelaient la position angulaire entre deux astres. [418]

3.5.3.1. La Conjonction entre le Soleil et la Lune

Nous commençons par la Nouvelle Lune – soir la Conjonction entre Le Soleil et la Lune. Chez de nombreux peuples, notamment en Orient, la constellation de la Nouvelle Lune était particulièrement fêtée en tant que début de mois1.

Mais en Occident aussi, un jour de Nouvelle Lune a joué un rôle historique non négligeable. Lorsque Jules César réforma le calendrier et voulut déplacer le début de l’année de mars, qui était jusqu’alors le premier mois de l’année (point du Bélier), au mois du solstice d’hiver, c’est-à-dire l’entrée du soleil dans le signe du Capricorne, les astrologues protestèrent contre cette décision, car à l’époque (en 46 av. J.-C.), le dernier quartier de Lune (Carré Soleil–Lune) tombait ce jour-là – et le début de l’année dut être repoussé d’une semaine, c’est-à-dire jusqu’au prochain jour de Nouvelle Lune2. Depuis lors, le calendrier est resté désordonné dans la mesure où, contrairement aux intentions de César, le début du mois et le changement de Signe de la position du Soleil ne coïncident pas. Actuellement, le changement de Signe a lieu vers le 21e jour de chaque mois. Au temps de César, c’était le 243.

Mais quelle est la signification de la constellation de la Nouvelle Lune pour le développement de l’Homme sur le chemin de son accomplissement? En d’autres termes, que peut signifier le fait que les deux luminaires se trouvent dans le même Signe du zodiaque ?

Notons qu’il peut parfois se produire des conjonctions du Soleil et de la Lune aux frontières entre deux Signes du Zodiaque, l’une des deux Planètes – en fait nécessairement la Lune – se trouvant, au moment de la naissance, à la fin d’un Signe et l’autre, le Soleil, au début du suivant. Ces constellations nécessitent un examen particulier et ne sont pas traitées ici pour le moment.

Si nous considérons que nous avons reconnu dans le Soleil le représentant de notre moi supraterrestre, le Signe dans lequel il se trouve au moment de la naissance nous fera connaître toutes les aides qui affluent du Zodiaque pour permettre au natif de trouver le chemin vers son moi, le chemin qui lui est tracé et qui ne [419] peut se situer sur l’un des quatre domaines Élémentaires du Feu, de l’Air, de l’Eau ou de la Terre pendant son présent pèlerinage terrestre.

En Signe de Feu, le Soleil le destine à atteindre la découverte du moi par la voie du « vouloir », en Signe d’air par la voie de la cognition, en Signe d’Eau c’est le chemin de l’affection, et enfin en Signe de Terre c’est la voie de l' »action », c’est-à-dire de l’intervention directe dans le monde réel.

Mais la position du Soleil dans les Signes de l’une des quatre Qualités nous en dit encore plus sur la nature de ces aides. Il nous dit que ces aides doivent absolument et uniquement couler de la région intérieure de la liberté et de l’autodétermination. Si maintenant la Lune se trouve dans l’un de ces mêmes Signes, il s’agit probablement aussi de telles aides, qui, cependant, n’appartiennent pas au domaine de la liberté, mais qui doivent d’abord être élevées dans cette région comme une simple disposition héréditaire, afin de devenir ensuite des aides pour le développement.

Si le Soleil et la Lune sont en Conjonction dans la même période du ciel, il y a un risque que le Soleil et la Lune ne se rencontrent pas. En effet, si la Lune nous donne des capacités héréditaires, elles seront sur la même ligne que celles auxquelles nous nous identifions dans notre moi moral supraterrestre. Mais c’est précisément cette situation qui doit avoir pour conséquence de compliquer considérablement la recherche du Moi pour le natif, parce que dans la conscience de l’Homme, la séparation entre la première et la deuxième nature ne peut tout d’abord pas s’effectuer, et qu’il manque ainsi l’une des principales impulsions pour libérer le Moi des liens de l’hérédité. C’est ainsi que, sous l’influence de cette constellation, la plupart des Hommes restent trop longtemps sous l’emprise de leur constitution héréditaire, parce qu’ils prennent souvent leur seconde nature pour leur première. C’est pourquoi ils font l’expérience d’un degré de détachement dont les autres peuvent difficilement se faire une idée. Mais ce détachement intérieur et le sentiment de liberté illusoire qui en résulte sont assez souvent en contradiction avec les possibilités réelles de lui donner l’expression correspondante dans le monde extérieur, car le corrélat intérieur de toutes les résistances extérieures – la Lune – ne peut pas faire entendre sa voix dans le cadre de l’unanimité de toute sa nature de moi, de sorte que le monde extérieur doit se charger de cette fonction. Mais cela nous place immédiatement devant l’inconvénient le plus important de la position de la Nouvelle Lune: la voie de l’insensé, telle que nous l’avons décrite dans les Fondements généraux, reste ainsi pour un temps assez long la voie privilégiée par le natif né sous cette Conjonction. Toutes les influences défavorables de la constellation générale qui touchent l’ego supraterrestre s’exercent avec la même [420] intensité sur le moi terrestre, de telle sorte que l’un ne peut pas apporter d’aide immédiate à l’autre, ce qui fait que toutes ces oppressions sont vécues avec une intensité particulière, et donc avec le sentiment d’être inéluctables. L’analogue vaut aussi pour toutes les influences favorables. Le bonheur et le malheur acquièrent ainsi des valeurs d’expérience particulièrement élevées. Mais la position de la Nouvelle Lune a encore d’autres effets sur la vie du natif. Comme le masculin et le féminin en l’Homme s’unissent ici sans frottement essentiel, cela détermine aussi la relation de l’Homme de la Nouvelle Lune avec son partenaire de vie. Dans ses grandes lignes, cette relation présente un caractère plus fraternel. En tant qu’homme, on désirera plus la sœur, en tant que femme, le frère comme compagnon de voyage dans le voyage de la vie.

Il faut cependant garder à l’esprit que toutes les constellations de la Nouvelle Lune dans le Zodiaque ne sont pas forcément équivalente. Ainsi, dans le Bélier (exaltation) et le Lion (Signe propre), le Soleil est la Planète la plus forte, dans la Balance et le Verseau la plus faible; dans le Taureau et le Cancer, pour la même raison, c’est la Lune qui est la plus forte, dans le Scorpion et le Capricorne la plus faible, de sorte que dans les positions de la Nouvelle Lune dans le Bélier, le Lion, le Scorpion et le Capricorne, dans le Taureau, le Cancer, la Balance et le Verseau, la fusion des deux formes du moi ne se fait pas aussi complètement que dans les signes des Gémeaux, de la Vierge, du Sagittaire et des Poissons.

On constate que les Signes Sattwa (« mutables ») sont les lieux les plus indifférents du Zodiaque en ce qui concerne la Nouvelle Lune, ceux donc où la difficulté à reconnaître sa nature première sera le plus difficile.

3.5.3.1.1. Naissance au moment d’une éclipse Solaire

Abordons maintenant la question de la note particulière que prend la position de la Nouvelle Lune lorsque la conjonction Soleil–Lune devient si étroite qu’elle conduit à une éclipse de Soleil. Dans ce cas, la Lune se place devant le Soleil comme un filtre et, si l’éclipse se produit pendant la nuit, le rayonnement Solaire est également filtré par le massif terrestre. On peut supposer que l’effet de l’éclipse, au sens astrologique du terme, sera plus intense le jour que la nuit, car le filtre terrestre est absent le jour. L’effet immédiat d’une telle éclipse, qui ne devrait être particulièrement perceptible que si elle est totale ou presque totale, consistera sans doute en ce que le natif entre dans le plan physique avec une énergie de volonté d’abord maladivement affaiblie et qu’il mène donc, bien plus longtemps que les autres Hommes de la Nouvelle Lune, une vie dans laquelle les dispositions héréditaires de son existence sont considérées comme celle de son être véritable. [420] Il s’agit d’un substitut de l’individualité véritable difficile à dépasser: « La lune est notre Soleil » (prédisposition atavique de fond).

3.5.3.1. L‘Opposition entre le Soleil et la Lune

Les rapports entre les forces Solaires et Lunaires sont – évidemment – très différents de ceux de la Conjonction lorsqu’il s’agit de l’Opposition des deux astres. C’est la Pleine Lune: le Soleil et la Lune se trouvent dans deux Signes opposés du Zodiaque4, entre lesquels il existe toujours une relation de complémentarité. Bélier-Balance, Taureau-Scorpion, Gémeaux-Sagittaire, Cancer-Capricorne, Lion-Verseau, Vierge-Poissons forment six paires de complémentarité, chaque Signe opposant à son homologue les possibilités qui lui échappent, comme par exemple deux couleurs complémentaires du spectre se combinant en une sorte d’intégrale de toute la bande spectrale.

Il en résulte déjà que tous les natifs de la Pleine Lune, consciemment ou inconsciemment, ont devant eux un chemin de développement clairement tracé, dont la direction est clairement donnée. La première et la deuxième nature s’opposent dès la naissance de manière univoque, comme les jalons d’une route dont il n’est pas possible de s’écarter. Chez tous les enfants de la Pleine Lune, la direction de la tendance au développement sera donc ressentie de manière particulièrement forte.

Or, les conditions de la complémentarité mutuelle des natures Solaire et Lunaire sont toujours réunies en l’Homme lorsque les deux Luminaires se trouvent dans des Signes opposés du Zodiaque. Mais s’il s’agit de l’Opposition du Soleil et de la Lune à la naissance, cette complémentarité est précédée par la lutte pour la primauté de l’une des deux natures, et l’équilibre n’est assuré que lorsque la lutte a conduit à une union harmonieuse des deux natures, dont le résultat de l’évolution est la fermeté éthique intérieure inébranlable nouvellement acquise. Ce combat de la vie pour gagner l’équilibre intérieur est décisif pour le chemin de développement de tous les hommes de la Pleine Lune. C’est comme s’ils devaient faire de leur vie une preuve continue de la vérité de leur conviction fondamentale, qui doit s’éprouver d’abord inconsciemment, puis de plus en plus consciemment, dans toutes les vicissitudes de la journée, afin de poursuivre sans hésitation et sans vaciller le chemin rectiligne vers leur propre moi. Si cette mise à l’épreuve réussit, l’opposition du Soleil et de la Lune conduit justement à un haut degré d’indépendance intérieure, parce que, dans le cas de la solidarité polaire [422] de chaque Signe est associé au Signe opposé dans la combinaison ainsi donnée, et toutes les conditions nécessaires à la découverte de son propre moi dans ce domaine sont remplies. On peut donc dire sans hésiter que tous les natifs de la Pleine Lune sont accompagnés tout au long de leur vie par l’impératif catégorique et secret de ne jamais être infidèles à eux-mêmes.

Si nous nous tournons maintenant vers les différents groupes d’opposition, quatre possibilités se présentent dans un premier temps :

a) groupe masculin :

1. le Soleil dans un Signe de Feu, la Lune dans un Signe d’Air;

2. la Lune dans un Signe de Feu, le Soleil dans un Signe d’Air.

b) groupe féminin :

1. le soleil dans un Signe d’eau, la Lune dans un Signe de Terre;

2. la Lune dans un Signe d’eau, le Soleil dans un Signe de Terre.

Dans le cas a)1. Nous avons le Soleil en Bélier, en Lion ou en Sagittaire, la Lune respectivement en Balance, en Verseau ou en Gémeaux.

L’exigence de la justification de la puissante volonté propre surgit devant le forum de tous les préjugés qui, issus de la chambre d’enregistrement des habitudes de pensée héritées, s’opposent à toute volonté propre et constituent l’incarnation de la « morale traditionnelle », dont l’objection doit être soit reconnue, soit réfutée, avant que l’harmonisation de l’être propre puisse être gagnée.

L’impératif catégorique qui s’impose ici est l’exigence de ne pas plier l’éthique de son propre vouloir sous le joug de principes de pensée théoriques paralysants, là où la force éthique de la conviction devrait être suffisamment forte pour les briser, mais d’autre part de ne pas jeter négligemment par-dessus bord toutes les inhibitions qui, dans ce cas, découlent de la seconde nature, mais de les transformer, si l’on peut dire, avec un amour indulgent, afin de les emporter, ainsi transformées, avec reconnaissance, sur le chemin ultérieur, pour sa propre justification.

Les conditions sont différentes dans le cas a)2. Le Soleil est en Balance, Verseau ou Gémeaux, la Lune respectivement en Bélier, Lion ou Sagittaire.

La Lune tient maintenant face au Soleil un récipient rempli de souvenirs d’impulsions de volonté devenus une charge héréditaire, qui ne sont plus que des ombres d’énergies qui ne sont plus vivantes dans le vouloir ou, comme nous pouvons aussi appeler ces ombres, [423] reflètent des désirs et des passions portant ombrage sur le vouloir en nous, car ils ne sont pas du tout voulu par nous-mêmes. Le natif est même inviter à lutter contre eux, afin de placer sa véritable volonté à partir de la force éthique de sa nature Solaire. C’est ainsi que tous les types d’Hommes Air mentionnés jusqu’à présent portent en eux une sorte d’impératif catégorique: mettre la bride à toutes les sortes de passions et de désirs pour les soumettre à la domination de l’esprit. Le natif de la Pleine Lune avec le Soleil dans un Signe d’air a pour mission de maîtriser et de spiritualiser ses tendances passionnelles agressives.

Nous nous tournons vers le groupe b)1. Le Soleil est en Cancer, en Scorpion ou en Poissons, la Lune respectivement en Capricorne, Taureau ou Vierge.

L’impératif catégorique qui trace ici la direction de la vie et du développement prend la forme d’un veto secret qui exhorte à renoncer à toutes les pulsions de réalisation par lesquelles un refuge tranquille pourrait être créé face au tourbillon toujours passionné de la vie sentimentale.

Ce qui veut se faire entendre ici, c’est la voix d’un guide intérieur, l’avertissement constant de placer la valeur du « pouvoir subir » au-dessus de la valeur du « pouvoir réaliser ».

Mais si (cas b)2.) le Soleil est en Capricorne, Taureau ou Vierge, et la Lune en Cancer, Scorpion ou Poissons respectivement, alors on peut considérer que le contenu de cet impératif est l’exhortation à défendre le sol solide de ce monde réel contre toutes les émotions qui le font vaciller et à ancrer la position acquise avant tout par l’action consciente du but, mais sans jamais négliger le respect du bien de l’âme.

Or, même les oppositions brièvement décrites maintenant ne sont pas du tout équivalentes. Il résulte du fait que le Soleil est renforcé dans le Bélier (exaltation) et le Lion (Signe propre), mais affaibli dans les Signes opposés, tandis que la Lune est renforcée dans le Taureau (exaltation) et le Cancer (Signe propre), mais affaiblie dans les Signes opposés; les Signes du Bélier, du Taureau, du Cancer et du Lion offrent la protection la plus forte à celui des deux Luminaires qui se trouve dans leur région, quelle que soit la position de la Pleine Lune. La position de la Lune en Taureau et en Cancer, mais aussi en Balance et en Verseau, s’avérera donc bénéfique, car la [424] première nature est toujours aidée par la seconde.

La Pleine Lune en Bélier et en Lion exerce cependant de fortes forces d’incitation, de sorte que la première nature doit déployer toutes ses forces pour ne pas capituler devant la seconde ou pour ne pas mettre fin trop tôt à la lutte pour le développement par toutes sortes de compromis. Dans la position de la Pleine Lune en Scorpion et Capricorne, la lutte pour la primauté entre les deux natures est ressentie de manière particulièrement intense, mais la plus grande force repose dans la position du Soleil.

On constate ici encore que les Signes Sattwa sont les lieux les plus indifférents par rapport à la position de la Pleine Lune.

3.5.3.2.1. Naissance au moment d’une éclipse Lunaire

Il est maintenant logique de se demander quelle est la signification de l’éclipse de Lune lorsqu’elle s’associe à la Pleine Lune.

Les éclipses de Soleil et de Lune acquièrent en effet une signification particulière du fait que les deux astres doivent se trouver dans cette constellation aux endroits des Nœuds Lunaires, et ce, dans le même Nœud pour l’éclipse Solaire, qu’il s’agisse du Nœud ascendant (L) ou descendant (M), et, dans le cas de l’éclipse de Lune, aux points nodaux opposés. Dans les deux cas, ces endroits importants de la constellation de naissance, qui nous ont désigné une sorte d’indice de la solidité de la vie, sont directement concernés.

Lors de l’éclipse Lunaire, la Terre s’interpose optiquement entre le Soleil et la Lune et détourne ainsi les rayons du Soleil de la Lune, si bien que celle-ci est considérablement perturbée dans sa fonction de miroir des forces Solaires pendant la durée de l’éclipse. Ce que la lune peut donc envoyer à la Terre au moment de l’éclipse, c’est une sorte de rayonnement de Nouvelle Lune, mais qui a lieu au moment de la Pleine Lune. Essayons de nous rapprocher un peu de cette idée apparemment absconse.

Comme pour une Nouvelle Lune, la Pleine Lune éclipsée se produit maintenant dans la zone d’ombre; la seconde nature de l’Homme se dresse contre la première avec une inertie particulière.

Si, chez les natifs de la Nouvelle Lune, l’éclosion du moi supérieur à partir du moi héréditaire était entravée par la difficulté de séparer les deux natures dans la vision de soi, la difficulté de développement dans le cas des enfants de l’éclipse Lunaire réside dans la difficulté d’ouvrir la masse d’hérédité à la volonté de développement moral. Nous verrons plus tard dans quelle mesure les différences entre les Nœuds Lunaires ascendants et descendants ont encore leur mot à dire.

3.5.3.2.2. La Pleine Lune de Pâques

Parmi les positions de Pleine Lune, il en est une qui mérite une attention particulière: la première Pleine Lune après l’équinoxe de printemps (Soleil en Bélier, Lune en Balance) – la Pleine Lune de Pâques –, le temps de l’ancienne Pâque juive, et dans la chrétienté, le temps de la fête de Pâques, célébrée le premier dimanche suivant cette pleine lune.

C’est ici que se trouvent les racines d’un lien ressenti dans les profondeurs primitives de notre ego, avec les deux luminaires célestes et leurs relations avec le masculin et le féminin cosmiques, d’où notre essence humaine et donc tout ce qui guide notre développement et le maintient en état de marche, reçoit sa force. Ces deux représentants de notre ego se font face à partir des Signes du renouvellement de la vie (Bélier) et de son reflet dans le spirituel-conceptuel (Balance), tous deux après avoir « franchi » l’équateur en tant que frontière cosmique entre les règnes du jour (Bélier à Vierge) et de la nuit (Balance à Poissons).

Ainsi se présente à nouveau l’opposition des deux sphères de vie, dont l’une appartient au côté jour, à la région de la liberté, et l’autre au côté nuit, à la région de l’attachement, alourdie par le poids de toutes les réalités figées dans la matière. Certes ces contrastes se répètent dans l’écriture hiéroglyphique du ciel à chaque Pleine Lune, mais cette Pleine Lune printanière est la plus remarquable de toutes!

Laissons encore une fois passer devant nous ce que nous avons dû dire sur l’expérience du point vernal et sa relation avec l’idée du sacrifice au début du tome Le zodiaque et l’Homme en relation avec le Bélier comme premier Signe du Zodiaque. Souvenons-nous de la lutte désespérée de l’humanité pour préserver la jeunesse et prouver le « moi » face aux attraits de la « Maya » – la prison héréditaire qui veut emprisonner toutes les manifestations de la vie, voire la vie elle-même, dans la danse circulaire éternellement identique d’un retour inéluctable du même et l’y étouffer peu à peu, pris dans le cercle éternellement fermé et indifférencié du retour du même, dont il n’y a pas d’autre issue que la mort, à moins que l’on ne fasse le sacrifice d’annuler l’élan vers l’affirmation de la vie sans matière, de purifier la vie [426] temporelle pour gagner l’éternel. Nous comprenons alors que, partout où l’offrande de ce sacrifice a réussi, par la brèche ainsi ouverte dans le cercle, pénètre un rayon de la lumière originelle dont le soleil n’était qu’un symbole mondain – le soleil levant et exalté d’un nouveau printemps du « moi ».

Mais que signifie la Pleine Lune dans ce contexte, que signifie le principe de Maya, maintenant entièrement plongé dans sa lumière par le Soleil nouveau dans la Lumière originelle ?

Eh bien, il nous indique que par rapport à la coutume ancestrale du sacrifice, le renouvellement du corps humain offre un nouveau moyen de surmonter la Maya! Ce n’est plus par la mise à mort, ce n’est plus par un rejet hostile de la vie et du monde que le renouvellement et le rajeunissement du moi doivent se produire, mais par le rayonnement aimant de tout ce que la Maya, autrefois trompeuse et séduisante, nous opposait, par la transformation alchimique de ce qui en nous est lié au passé, celui-ci doit devenir, marche après marche, l’échelle du ciel sur laquelle nous montons de plus en plus haut, portés par le féminin en nous. Seul l’amour céleste qui renaît sans cesse en nous, qui relie tout et efface tout le « passé », qui éclaire et irradie tout de la même manière, est capable d’accomplir un tel miracle. Mais alors, la constellation pascale devient le symbole d’une transformation qui ne touche pas seulement le Soleil, mais aussi la Lune; qui n’est maintenant plus Maya, la grande illusion, mais l’être dans le sein duquel nous devons renaître en toute pureté dans une enfance toujours nouvelle, comme si nous avions traversé une seconde naissance. La « Maya » est transformée en « Marie » – de l’enveloppe de poussière du fils de la Terre doit un jour ressusciter le fils de Dieu en nous.

C’est sur ce point que nous voulons conclure aujourd’hui, en nous souvenant du message pascal qui, porté par l’œuvre sacrificielle du Golgotha, a été transmis à toute l’humanité pour lui montrer le chemin du salut et de la rédemption dans la poursuite de sa migration sur cette planète – plus loin – plus loin – vers le haut, vers la lumière.

1 Voir comme en Égypte comme une nouvelle année, ce qui nous permet de mieux comprendre ce que Solon à rapporté à Socrate, et rend ainsi historique ce qui dans le Timée, à propos de l’Atlantide, est considéré aujourd’hui comme de la fiction – comme si Platon s’était jamais intéressé à la série B…

2 Comme on peur le voir sur l’image, il y a peut-être une erreur de date: une Nouvelle Lune a bien eu lieu dans la nuit du 01 au 02 janvier -0044, qui pourrait éventuellement être ramené à la nuit du 31 décembre 0045 au 01 janvier de 0044, le décalage pouvant provenir des multiples manipulations calendaires ultérieures. À vérifier.

3 Au 4e siècle après Jésus-Christ, suite au comptage des jours bissextiles, le solstice d’hiver était déjà passé au 21 décembre dans les années 100, 200 et 300. La réforme ultérieure du calendrier par le pape Grégoire Xll1. a pris la situation du calendrier à l’époque du concile de Nicée (325 av. J.-C.) comme référence pour le calcul du temps futur, de sorte que le changement de Signe de la course du Soleil se produit désormais chaque mois aux alentours du 21.

4 La même restriction que pour la Conjonction concernant possibilité que la Lune se trouve dans le Signe précédent au moment de la naissance s’applique ici.

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