2.1.4. L’ « expérience du cercle »

[149] Considérons maintenant ce cercle zodiacal d’un point de vue exotérique. Dans cette considération, nous n’avons rien d’autre devant nous que la trajectoire que le Soleil décrit dans le firmament au cours d’une année, une trajectoire circulaire qui revient sur elle-même et représente en fait l’orbite terrestre ou écliptique projetée sur le ciel; elle forme un angle avec l’équateur terrestre projeté sur le ciel, en raison de la position oblique de l’axe de la Terre par rapport à sa trajectoire, angle qui est actuellement, comme nous l’avons déjà mentionné, d’environ 23°27′. Les deux points d’intersection qui en résultent, et qui sont donc communs aux deux cercles, sont appelés, comme on le sait, « équinoxes de printemps et d’automne »; le premier d’entre eux constitue le point de départ pour le comptage des degrés de l’écliptique et de l’équateur.

Au point vernal, nous comptons le degré 0, au point automnal le 180e degré de l’écliptique et de l’équateur, qui, comme tous les cercles depuis toujours, sont divisés en 360°.

Nous nous trouvons ainsi devant une solution assez simple de la question qui doit s’imposer à tous ceux qui se laissent aller à une vision géométrique de la ligne circulaire comme figure fermée: le cercle – une figure fermée, régulière, qui se ramène à elle-même – où est son début, où est sa fin?

Certes, dans notre cas, puisqu’il s’agit de deux cercles qui se coupent, il n’est pas difficile de faire de l’un des points d’intersection le point de départ des deux cercles. Mais comment faire si nous n’avons qu’un seul cercle devant nous? Qu’est-ce qui lui donne le point initial, à lui qui est simplement posé sur lui-même? La détermination de celui-ci relève-t-elle alors du pur arbitraire? Et encore: qu’en est-il de la division du cercle en 360°? Ce nombre est-il lui aussi choisi arbitrairement – ou ce choix cache-t-il un sens plus profond, lié d’une manière ou d’une autre à l’essence même du cercle?

Parmi toutes ces questions, nous n’en examinerons qu’une seule aujourd’hui: est-ce vraiment une simple convention astronomique que de placer le début du zodiaque à l’intersection du printemps entre l’écliptique et l’équateur, ou cette convention a-t-elle un sens ésotérique plus profond? Existe-t-il une telle « expérience de l’intersection printanière » ou une expérience ésotérique du cercle en soi? Si nous parvenons à trouver une réponse à cette question, le chemin vers le sens du nombre 360 s’ouvrira peut-être à nous.

Mais en tout cas, il est absolument nécessaire que nous nous penchions sur cette question avant de pouvoir nous tourner vers l’analyse des différentes sections du zodiaque.

[150] Partons donc aujourd’hui à nouveau d’une expérience qui se trouve au centre de toute expérience astrologique fondamentale et qui est passée depuis longtemps dans le sentiment de vie cosmique de l’humanité, depuis longtemps avant qu’il y eut une connaissance du point d’intersection entre l’équateur et l’orbite du Soleil, et qui pourtant était intimement liée à ce point d’intersection – appelons-la « l’expérience du printemps » –, « l’expérience du point vernal »! Dans l’introduction (tome 1), nous avons déjà évoqué cette expérience élémentaire comme étant liée à l’un des quatre points caractéristiques (équinoxes de printemps et d’automne, solstices d’été et d’hiver); mais aujourd’hui, nous voulons nous plonger plus profondément dans cette « expérience du point vernal », car c’est probablement en elle que se révèle le côté intérieur, ésotérique, de l’union de ces trois éléments astronomiques, par laquelle, vu de l’extérieur, le point vernal est apparu: la rotation de l’axe de la Terre, qui donne naissance à l’équateur, la rotation de la Terre autour du Soleil, qui donne naissance à l’écliptique, et enfin l’inclinaison de l’axe de la Terre par rapport à l’écliptique, qui rend justement possible ce point d’intersection.

De même que les trois éléments essentiels de la relation astronomique entre la Terre et le Soleil s’unissent visiblement à l’équinoxe de printemps, de même le sens ésotérique de ces trois éléments s’unit dans l’expérience du printemps en un sentiment de profondeur cosmique abyssale.

Et c’est ce sentiment, dans lequel s’exprime la justification intérieure de la raison pour laquelle l’astronomie et l’astrologie placent le début du zodiaque en ce point, que nous voulons prendre aujourd’hui comme point de départ de notre enquête, qui nous occupera dans les heures suivantes.

On peut appeler cette expérience un état d’ivresse, dans lequel la vie s’enivre d’elle-même à un point tel qu’elle fait naître dans le sentiment le plus profond le pressentiment de sa profondeur originelle et qu’elle réunit ses contraires originels – être et disparaître, affirmation et négation les plus fortes de la vie: vivre et mourir – en une unité mystique, dans laquelle le souffle sacré ou le souffle de la grande respiration universelle, qui relie ces deux contraires, prend possession de nous, comme nous l’avons décrit dans le deuxième exposé. Mais ce qui distingue essentiellement cette expérience printanière de ce sentiment cosmique universel, c’est l’étrange humeur de l’âme qui l’accompagne – une humeur qui trouve son expression dans l’acte cultuel répandu sur toute la Terre, lié à l’événement ponctuel du printemps, [151] dont l’acte le plus important était l’offrande du sacrifice – dans les temps les plus anciens, du sacrifice humain.

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