1.5.1. Les nombres cosmiques et le développement humain

[80] Dans les deux dernières conférences, nous nous sommes penchés sur l’idée de développement et d’évolution, et avons reconnu en elle un type particulier de lien cosmique de l’Homme, qui constitue la condition la plus essentielle de l’édifice doctrinal de l’astrologie. Une fois de plus, le corps humain a été notre point de départ et notre guide.

Aujourd’hui, nous voulons examiner comment se présente cette solidarité, dans la mesure où elle se manifeste dans le processus de développement de l’Homme, lorsque le point de départ n’est pas le corps humain, mais le nombre, le deuxième outil de la connaissance ésotérique; en d’autres termes, comment se laisse comprendre le chemin à travers ces quatre stades ou Éléments, le chemin de 1 à 4, et l’incorporation de ces quatre Éléments de développement dans l’unité humaine, qui résulte des fonctions des nombres eux-mêmes comme nous le démontre la logique mathématique elle-même.

Les nombres et leur relation secrète interne forment la base d’un système d’enseignement occulte qui a été particulièrement développé en relation avec le savoir kabbalistique.

Aujourd’hui, nous ne nous y attarderons toutefois que dans la mesure où cela semble nécessaire pour comprendre le fait que nous rencontrons toujours en astrologie certains nombres et relations entre nombres qui s’avèrent être des fonctions de ces quatre premiers nombres. Le sens des trois premiers nombres (1 à 3) a déjà été expliqué dans la deuxième conférence. Nous avons alors reconnu que « 3 » était le nombre de l’unité révélée ; « 2 » l’expression de la division en sujet (1) et objet (2), « 3 » l’expression de l’unité qui se reconstitue sans cesse – la vibration ou rotation originelle, qui est la base de tout ce qui devient manifestation – le rythme du devenir, son déroulement: division et réunification… Mais le nombre quatre nous est apparu comme le nombre de la médiation entre deux mondes, dont l’un constituait un extérieur et l’autre un intérieur, comme [81] la tête de pont entre deux grands règnes – à l’extérieur, le règne des éléments: l’Eau, l’Air, le Feu – à l’intérieur, le royaume des sentiments, des pensées et de la révélation du moi en tant que corps matériel – la Terre: le corps humain traversé par le moi.

Ce sont en quelque sorte deux trinités qui sont maintenues ensemble par un lien commun (4) et qui sont en relation de correspondance l’une avec l’autre.

En illustrant ainsi:

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Figure 1.5.1

ce que nous venons de dire, nous obtenons ainsi sept membres, dont celui du milieu représente le lieu de passage de l’extérieur à l’intérieur et inversement: le corps humain traversé par le moi.

Le schéma suivant doit nous montrer encore une fois clairement que « Dieu » est pour nous la désignation de l’Unité de toutes les entités situées au-dessus du niveau d’organisation de l’Homme, et que la « Nature » est l’empreinte de celles-ci dans le monde extérieur:

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Figure 1.5.2

L’ascension de l’Homme – ou son évolution – est toujours comme l’enchevêtrement de 1 et 7, 2 et 6, 3 et 5 avec 4 comme intermédiaire.

1+7, 2+6, 3+5 et 4+4 donnent bien 8; mais l’ancienne figure du chiffre 8, deux quadrilatères superposés par la pointe, donc avec un coin commun, démontrent le sens profond de cet octogone qui laisse clairement apparaître la relation avec le nombre sept. Nous arrivons ainsi tout d’abord au chiffre 7, qui peut être considéré dans la figure 4 comme le chiffre de la perfection humaine. [82]

Figure 1.5.3

Il résulte d’une sorte de duplication de la triple unité et de l’extension de cette duplication par un élément de liaison – 4 –, le corps humain lui-même, dans lequel se reflète la divinité créatrice. La dérivation du nombre 7, ainsi donnée, est maintenant d’une importance capitale pour la compréhension de la structure de notre cosmos solaire.

[83] Outre le nombre 7, dont le rapport avec le développement de l’Homme et sa constitution, en particulier en relation avec les sept planètes des anciens, nous occupera plus tard de manière approfondie, nous trouvons comme deuxième nombre essentiel le nombre 12.

Une relation apparemment seulement extérieure entre les deux nombres 7 et 12 peut être trouvée par le fait que tous deux se composaient des nombres 3 et 4, 7=3+4, 12=3X4.

Figure 1.5.4

Une autre relation entre les nombres 7 et 12 peut être observée dans la figure ci-dessus du chiffre 8=7. Si l’on suit les deux lignes placées en croix, on obtient comme sommes: 2+4+6 et 3+4+5 donc 12, et de même de haut en bas: 1+4+7=12. La relation est très profonde, comme on le verra plus loin.

Il a déjà été mentionné la dernière fois que dans le zodiaque se révèle une sorte de spectre de l’unité divine, comme une échelle à quatre membres de la réfraction ou de l’opacité, correspondant aux quatre Éléments [F=Feu; E=Terre; L=Air; W=Eau]. Dans la mesure où chacun de ces quatre Éléments, en tant qu’unité, présente à nouveau trois pôles – Rajas, Tamas, Sattwa [R-T-S] – il en résulte un cercle à douze membres:

Figure 1.5.5

[84] Ici, le nombre 12 est donc bien 4×3.

Mais quelle est la relation interne entre les deux nombres 7 et 12? N’est-il pas assez étrange que la musique, dont nous avons déjà pu montrer à plusieurs reprises la signification symbolique et cosmique, connaisse également cette relation entre 7 et 12? L’ensemble du matériel sonore de la musique se présente au musicien dans un ordre qui correspond à une échelle de 12 degrés, que l’on appelle la série chromatique. Elle représente en quelque sorte la totalité du matériel acoustique de la musique – sous la forme d’une sorte de spectre sonore à 12 éléments (cf. Josef Matthias Hauer, Die Klangfarbe).

Entre ce cercle spectral retournant en lui-même (le 13e membre de cette série est à nouveau le 1er) et l’Homme qui construit sa musique à partir de ce matériau, s’interpose alors, comme un tamis ou un filtre de sa capacité d’absorption, la série diatonique avec ses sept degrés qui, si je puis dire, rend possible le système du développement ou de la construction organique de toute création musicale et de sa légalité en matière d’acoustique. En musique, les sept degrés du voyage diatonique se placent ainsi comme une sorte d’ « intermédiaire » entre la totalité du matériau et sa réception par l’Homme.

On pourrait ne voir là rien de plus qu’une comparaison, mais une comparaison qui doit aller assez loin si l’on pense que les anciens associaient directement ces sept degrés de la série diatonique aux noms des anciennes planètes sacrées, à savoir:

C D E F G A H

Mars, Lune, Mercure, Saturne, Jupiter, Vénus … et Soleil !

Source: Das Testament der Astrologie, tome 1, Oskar Adler, 1930-38

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