Le choix de la matière et son articulation sont étroitement liés. Pendant que je rassemble les détails importants pour le discours, je réfléchis déjà à la meilleure organisation de la matière.
Il est important de passer en revue sa documentation. D’une part, on le fait avec le plaisir d’un chasseur de papillons qui se délecte des couleurs de ses prises; d’autre part, c’est aussi absolument nécessaire:
- premièrement, pour avoir une vue d’ensemble;
- deuxièmement, pour faire des choix;
- troisièmement, pour éliminer ce qui est dépassé. Il faut se débarrasser du ballast! – On se rappelle que le plus difficile dans la collecte, c’est la mise au rebut…
Chaque examen de la collection de matériaux conduit à une clarification supplémentaire et à la mise en relation des détails. Notre esprit devient un métier à tisser. Certes, « l’orateur a besoin de beaucoup plus de briques que celles qui peuvent ensuite être maçonnées » (Kilian). Mais choisissez le meilleur dans la collection restreinte; séparez l’essentiel du moins essentiel. Un excès de matière ne convient à aucun discours. « Il en va de la nourriture spirituelle comme de la nourriture tout court: nous ne nous nourrissons pas de ce que nous ingérons, mais de ce que nous digérons » (Walter Winkler).
Ayez toujours en tête les réponses aux questions suivantes:
- quel est mon objectif principal?
- Qu’est-ce que je veux atteindre?
- Où est-ce que je veux en venir?
La collecte maintenant restreinte doit s’adapter précisément au thème du discours – « c’est dans la limitation que se révèle le maître »! Ne devenez pas esclave des futilités. Il faut diriger son regard vers l’essentiel. « Ce n’est pas la quantité de matière qui apporte le succès, mais son assimilation » (Naumann).