À cet effet, il est utile de collecter (boîte à fiches) les mots et associations de mots que nous avons entendus ou lus et qui nous plaisent particulièrement. La méconnaissance de la richesse des verbes est globalement patente – on utilise trop souvent des verbes auxiliaires. Ce travail sur le vocabulaire nous aide à nous exprimer de manière plus variée, afin de surmonter le langage insipide et standardisé généralement utilisé. Le pesto d’ail des ours a-t-il le même goût lorsque l’on a cent mots plutôt que cinq pour en parler?
Le maréchal prussien Schwerin (1684-1757) avait l’habitude d’organiser avec ses officiers l’exercice oratoire suivant, que l’on pourrait également reproduire aujourd’hui dans le cercle d’amis:
Chacun devait noter le thème d’un bref discours, les papiers avec les thèmes étaient jetés dans un casque et ensuite tirés au sort. Chacun devait alors parler à l’improviste pendant quelques minutes du thème que le sort lui avait jeté.
Schwerin estimait qu’un officier devait non seulement agir rapidement, mais aussi être capable de parler, d’expliquer et de commander de manière concise. Cet exercice permet de développer la présence d’esprit, la vivacité d’esprit, la capacité d’expression et la concentration. Il donne aussi l’occasion de faire vivre la collection de mots que nous nous sommes passionnément constituée.