3.1.3. La nature humaine

Nous sommes ainsi arrivés au cœur de la tâche à laquelle cette partie de notre cours doit servir. Si nous avons pu dessiner dans le tome 2 (Le Zodiaque et l’Homme) les éléments de base astrologiques de l' »humanité générale », il s’agit maintenant de déterminer les éléments de base qui font que l’Homme individuel se détache de cet arrière-plan de l’humanité générale avec les particularités qui le caractérisent en tant qu’individu, qui le distingue donc, par rapport à cet arrière-plan, comme le particulier par rapport au général ou le concret par rapport à ce qu’on appelle l’abstrait.

Il faut ici faire immédiatement une remarque très importante pour éviter un fatal malentendu fatal. Pour la pensée exotérique, formelle et logique, il est naturel de considérer la chose individuelle, c’est-à-dire le « concret », comme la véritable et dernière réalité tangible, tandis que l' »abstrait », plus vaste, est un simple outil de pensée qui a été introduit dans la pratique de la pensée dans le but d’économiser l’outillage intellectuel et qui devient d’autant plus irréel que ses limites deviennent plus vastes, comme l’a montré l’école des « nominalistes », qui ne voyait dans les concepts abstraits que de simples « noms ». La pensée ésotérique fait cependant une distinction très nette entre de telles abstractions ou notions collectives purement artificielles et les Idées supra-matérielles, dont sont issues, en tant que sources spirituelles survivant à toutes les matérialisations concrètes, toutes les représentations individuelles concrètes bien plus imparfaites, qui n’apparaissent ainsi dans l’ensemble que comme des copies diversement variées et donc déjà contaminées d’un original qui, sans ce trouble, ne pourrait pas devenir visible dans la matière. C’est donc par l’expression de l’Idée générale de l’Homme dans la matière qu’elle subit ce trouble qui rend visible à notre regard terrestre l’Homme individuel, concret, mortel, comme une ombre obscure sur l’écran de projection de la Terre, après qu’il ait été en quelque sorte descendu de la distance des étoiles fixes par l’effet d’un appareil miraculeux, de l’éternité à la temporalité. Cet appareil miraculeux, qui a la capacité d’opérer la transposition de l’idée humaine de l’éternité dans la temporalité, de l’universel dans le particulier, cet appareil miraculeux, par lequel le temps lui-même se détache du sein de l’éternité, est le rythme de la vibration en tant que tel et, pour nous, Hommes de la Terre, la vibration Planétaire, le monde Planétaire.

Nous avons déjà parlé de ce fait, bien que dans un sens différent, dans les deux premiers cycles de ce cours. Dans le premier tome (Fondements généraux), nous parlions déjà des Planètes comme des espèces de transformateurs ou de détecteurs qui seraient appelés à traduire en langage terrestre le langage autrement insaisissable pour l’Homme du rayonnement zodiacal; le monde Planétaire devenait ainsi une sorte de monde intermédiaire ou de médiateur entre la partie divine et la partie terrestre de l’être humain. Pour rafraîchir ce souvenir, il convient de répéter ici le dessin qui y a été donné.

Si, dans Le Zodiaque et l’Homme, nous avons eu affaire au sol céleste de l’Homme, c’est maintenant le « tronc » de l’arbre humain – ou l' »appareil miraculeux » de son image projetée sur la Terre – qui doit nous occuper, le tronc dans les sèves duquel palpite le rythme de la vie éternelle.

Quelle est la contribution de cet appareil à la formation de l’image concrète de l’Homme sur la base de la constellation de naissance, selon les sections de la Terre- Mère cosmique à partir desquelles il réalise le mélange spécial des sucs maternels pour chaque Homme, de manière toujours différente? Quelle part du résultat global de ce mélange revient à chacune des Planètes selon la particularité de sa force de filtration et de sa phase de mouvement respective, qui l’associe comme filtre tantôt à l’une, tantôt à l’autre section du zodiaque? En quel son d’ensemble se combinent les rayonnements des Planètes ainsi créés, qui, tel un nom sonore, appelle l’enfant humain – en raison de la « grande loi d’airain éternelle »! – à accomplir sa mission de vie sur Terre? De fait, chaque être humain né ici devient le résonateur d’une onde cosmique, le son cosmique de cette onde devient le nom propre que le cosmos lui a donné pour la durée de son existence temporelle! Toute transposition de l’éternité dans la temporalité se fait sur le dos d’une telle onde, tout événement et toute réalité se forment dans le concret. L’horoscope de naissance fournit des informations sur cette vague qui a un jour porté le nouveau-né de l’éternité à la temporalité selon sa loi.

En nous livrant à de telles pensées, ne sommes-nous pas saisis d’un sentiment étrange? Et si ce que nous avons pensé jusqu’à présent comme « temps » dans le sens d’une vision totalement vide était plus que la simple forme de la « vision intérieure », comme l’a appelée Emmanuel Kant? Si la détermination totale de chaque instant de temps par la phase vibratoire de l’onde cosmique qui l’accompagne n’était que le degré de réalité de cette phase? Alors l’état global de l’événement vibratoire cosmique deviendrait l’indice de la saisie – ne reculons pas devant ce mot – de la qualité du temps, de la qualité sans cesse changeante du temps qui n’est plus vide, de cette qualité qui imprime sa couleur à tout ce qu’elle reçoit de l’éternité, de sorte que seul peut devenir un événement réel ce qui est capable de recevoir cette couleur propre du moment. C’est pourquoi ne peut devenir réalité aujourd’hui ce qui n’atteindra son temps que demain, et encore, seulement selon son onde. Une sagesse ancestrale semble ainsi se présenter à nous sous un nouveau jour, car il est déjà écrit dans le livre de l’Ecclésiaste, chapitre 3:

Il y a un moment pour tout et un temps pour toute activité humaine sous les cieux.

Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter, et un temps pour arracher le plant, un temps pour tuer et un temps pour soigner les blessures, un temps pour démolir et un temps pour construire.

Il y a aussi un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser.

Un temps pour jeter des pierres et un temps pour en ramasser, un temps pour embrasser et un temps pour s’en abstenir.

[337] Il y a un temps pour chercher et un temps pour perdre, un temps pour conserver et un temps pour jeter.

Un temps pour déchirer et un temps pour recoudre, un temps pour garder le silence et un temps pour parle.

Un temps pour aimer et un temps pour haïr, un temps pour la guerre et un temps pour la paix.

Ecclésiaste, chapitre 3

Réalisons encore une fois ce que nous avons compris jusqu’à présent. Chaque individu humain représente une émanation éphémère, projetée dans le temps, de l’Idée pure, éternelle et intemporelle de l’Homme. Il n’est donc nécessairement qu’une image imparfaite et trouble de cette Idée. L’opacité et la temporalité sont des corrélats inséparables. La particularité de cette opacité détermine également la particularité de l’individu humain. Sa mesure est une loi du temps dont le signifiant est la position des aiguilles de l’horloge Planétaire.

Notre prochaine tâche est de faire connaissance avec cette horloge Planétaire et d’élucider son rapport avec l’éternel humain. Si, dans le volume précédent, nous avons pu contribuer à l’étude générale de l’Homme et dessiner les lignes fondamentales de la nature humaine générale par l’interprétation des douze régions du zodiaque, il ne s’agit plus maintenant de cette étude générale de l’Homme, mais de l’exploration des bases cosmiques pour une étude de l’Homme individuel, comme par exemple une psychologie individuelle se rapporte à la psychologie générale.

C’est pourquoi nous devrons nous efforcer de trouver, à l’intérieur de l’humanité générale de la nature humaine, la loi particulière selon laquelle se forme la particularité de chaque être humain, en fonction de l’époque de sa naissance – la nuance de couleur de son trouble de pureté, le son cosmique de son nom propre se lisent sur l’aiguille de l’horloge Planétaire!

Ainsi, notre tâche prend déjà des contours plus précis: l’étude des rouages de cette horloge Planétaire et l’approfondissement de ses lois, afin de suivre avec respect les traces de l’Esprit universel qui l’a créée, dans les limites étroites qui sont imposées à la pensée humaine et à la force de connaissance humaine, mais non sans le courage que nous inspire la foi d’être nous-mêmes une particule des rouages vivants, dans laquelle la loi du tout est contenue, palpable dans la profondeur de notre « moi ».

Commençons donc notre parcours de recherche en essayant d’abord de considérer l’extérieur de ce que nous offre ce mécanisme, dans un sens purement exotérique.

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