Dixième Chapitre

PENTECÔTE

La Pentecôte est la dernière des quatre grandes fêtes de l’année chrétienne. Ce jour est généralement considéré n’être qu’une simple commémoration de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres dix jours après l’Ascension de notre Seigneur au ciel. Cela s’est-il passé exactement comme il est écrit? Beaucoup de gens l’ont contesté pour ce qui semble être de bonnes raisons, mais ce que nous devons comprendre, à ce sujet comme pour les autres fêtes, c’est ce qu’Origène, le plus grand des Pères de l’Église, a dit à propos de l’histoire de l’Évangile. Il n’a pas le moins du monde nié que tous ces événements se sont produits en Judée, mais il a dit que ce qui s’est passé autrefois en Palestine n’a aucune conséquence pour nous; le fait important est que tous ces événements sont des symboles de faits spirituels, qui se produisent dans la vie de tout Homme chrétien.

Cette descente de l’Esprit-Saint est le symbole d’une réalisation primordiale que vit le disciple initié. L’Homme qui a atteint le rang d’Adepte entre dans un Royaume supérieur, et devient plus que l’Homme – raison pour laquelle, il a été représenté comme s’étant élevé de la Terre vers le Ciel. La descente du Saint-Esprit qui lui est associée est destinée à symboliser l’union merveilleusement intime et mystérieuse entre l’Adepte et la Déité par le biais de la Monade de cet Adepte, et l’épanchement de la force spirituelle qui, par son intermédiaire, vient sur le monde – un glorieux mystère que nous ne pouvons pas encore pleinement saisir.

Nous devons donc comprendre cette fête comme la célébration de l’union de Dieu et de l’Homme, et de la descente conséquente du Saint-Esprit sur le monde. Je ne remets pas en cause le fait qu’un tel événement ait pu se produire en relation avec la vie de Jésus, mais son importance pour nous est le fait qu’il se produit au cours de la vie initiatique, et qu’il arrivera donc à chacun d’entre nous, quand son heure aura sonné. Le nom même de la journée indique que, bien qu’une dérivation erronée lui soit donnée par de nombreuses personnes, on dit souvent que le jour de la Pentecôte [Whitsun-Day1] est une corruption du dimanche blanc, et qu’il a été appelé ainsi parce que ce jour-là, des candidats vêtus de blanc étaient présentés pour le baptême. Ce n’est pas la véritable dérivation, car la Pentecôte est, en anglais, en fait une corruption d’un vieux mot anglo-saxon Pfingsten, qui signifie le Saint-Esprit2.

On peut remarquer que le Saint-Esprit occupe une position curieuse, si l’on peut s’aventurer à le dire avec respect, dans les anciens livres de prières et les services. Le Credo athanésien nous dit, en toute vérité, que dans la Trinité, aucun n’est avant ou après l’autre, aucun n’est plus grand ou moins grand qu’un autre, mais qu’ils sont tous co-égaux et co-éternels; cependant, nous pouvons remarquer que si dans les liturgies romaine et anglicane, il y a beaucoup de prières à Dieu le Père et à Dieu le Fils, il n’y en a presque aucune à Dieu le Saint-Esprit. Il existe aussi quelques rares églises dédiées au Saint-Esprit. Dans la religion hindoue, il semblerait qu’une curieuse similaire occultation se soit produite, mais en ce qui concerne le premier aspect au lieu du troisième, car on me dit que dans toute l’Inde, il n’y a qu’un seul temple dédié à Brahma, alors que nombreux sont les temples dédiés à Vishnu et à Shiva.

La raison de cette occultation provient de ce qu’il y a eu beaucoup de malentendus concernant la place de la troisième personne de la Trinité éternelle. Nous lisons souvent qu’il est envoyé par le Christ, comme s’il était, si l’on peut dire avec respect, une simple influence à déverser. Or tel n’est pas le cas. C’est une Personne de la Trinité, aussi parfaite que les autres, car toutes sont égales. Rappelez-vous que la Trinité est un mystère; elle restera un mystère quoi que nous puissions en dire ou en penser, car elle est hors de notre portée. Nous pouvons cependant comprendre une partie de ce qu’elle signifie pour nous; il est juste et approprié que nous essayions d’en saisir ce que nous pouvons.

Toutes les religions ont une Trinité, mais elles diffèrent dans une certaine mesure dans la façon dont elles la composent – le point de vue dans lequel elles la regardent. La Trinité des religions les plus anciennes était presque toujours Père, Mère, Fils; par exemple, dans l’Égypte ancienne, c’était Osiris, Isis et Horus. La Trinité hindoue connaît, elle, le Créateur, le Préservateur et le Destructeur; mais le côté maternel est apporté par le fait que chacun d’eux a ce qu’on appelle une Shakti, qui est un pouvoir toujours considéré comme féminin. On retrouve presque dans la Trinité du zoroastrisme l’idée moderne de l’esprit, de la matière et de la force active générée par leur interaction – Ormuzd, Ahriman (qui par la suite a été considéré comme le diable, mais faisait partie à l’origine de la Trinité) et Mithra, qui a pris la place du Fils. Ainsi, bien que ce ne soit pas exactement le Père, la Mère, le Fils, c’est pourtant l’esprit éternel, la matière éternelle et la force active venant d’eux – Mithra le Fils. La Trinité chrétienne n’est ni l’un ni l’autre; elle a le Père, le Fils, né seul de Lui, et le Saint-Esprit qui procède des deux. Dans la Trinité chrétienne, il n’y a aucun élément féminin, rien qui puisse être considéré comme représentant la matière seule. Divers attributs appartenant à cette ligne de pensée ont été donnés à Dieu le Saint-Esprit dans ce symbolisme, et il semblerait qu’il représente plusieurs caractéristiques différentes, ou qu’il soit peut-être une sorte de combinaison de plusieurs lignes de pensée ou de symbolisme.

La conception philosophique la plus proche de la présentation chrétienne de la Trinité en tant que Père, Fils et Saint-Esprit est à trouver dans les trois aspects du Logos. Dans aucun des deux on ne trouve de dimension féminine, et ils correspondent très étroitement. L’aspect féminin est introduit en tant que matière-mère ou racine de la matière qui, dans l’hindouisme, est appelée Mulaprakriti, qui ne fait cependant pas partie de la Trinité, tout comme dans le système chrétien la Sainte Vierge se tient en dehors de la Trinité, mais est néanmoins intimement liée à Ses Personnes – représentée qu’elle est, par exemple, dans un hymne bien connu en tant que Mère, Fille et Épouse de Dieu. Mère de Dieu en tant que Christ (non pas le Christ éternel, né seul du Père, mais le Christ secondaire en tant qu’homme); fille de Dieu selon la théorie qu’elle a été immaculée par Anna sa mère, puis épouse du Saint-Esprit dans la conception immaculée du Christ. Mais tenter d’appliquer ce symbolisme cosmique élaborée de la noble dame juive qui était la mère de Jésus matérialise toute la conception, et la rend même ridicule.

La Trinité chrétienne représente trois étapes d’émanation, et elles sont, dans une certaine mesure, en accord avec la division entre Pouvoir, Sagesse et Intelligence – elles en sont même le prototype -, car Dieu le Père est le Créateur de tout; l’atma ou esprit en l’Homme est une expression de Lui, en vérité une partie de Lui; tandis que Dieu le Fils est la Sagesse par qui toutes choses ont été faites. Dieu le Père est le Créateur, mais Il crée par le Fils; le Pouvoir est exercé par le Fils, la Sagesse. Nous avons ensuite le troisième aspect, le Saint-Esprit, qui correspond à l’idée de manas ou intelligence en l’Homme, tout comme buddhi ou intuition correspond à la Sagesse, et atma ou esprit à la Lumière ou Puissance au-delà.

La conception chrétienne du Saint-Esprit inclut l’idée orientale de la Lumière du Logos – le Bras venant du Père et du Fils par lequel, dans une large mesure, l’Œuvre Divine est accomplie ici-bas; cependant, aucunement dans le sens d’un instrument ou d’un messager tel que serait un Ange, mais un Bras véritable; l’Aspect Actif de la Sainte Trinité, lorsque nous considérons les Trois Personnes comme Volonté, Sagesse et Activité. Il peut être utile d’essayer d’illustrer cela par un diagramme; même si bien sûr il ne peut pas expliquer un mystère si étonnant, il peut aider notre pensée dans son excursion dans ces régions peu familières. Le problème est si complexe qu’il n’est pas sage de mépriser toute aide permettant de garder simultanément à l’esprit ces nombreux aspects.

DIAGRAMME DE LA SAINTE TRINITÉ

Dans ce diagramme, on a tenté de montrer la relation entre les Personnes de la Sainte Trinité – même si nous sommes pleinement conscients, nous avons la conviction la plus absolue, que ce Grand Architecte de l’Univers transcende infiniment notre faible pensée humaine et que toute tentative d’imaginer ne serait-ce que la plus petite de Ses myriades de manifestations est inévitablement en deçà de la vérité à bien des égards. Mais nous avons constaté que l’effort acharné pour comprendre la méthode de son œuvre nous est sans aucun doute utile dans nos études, car il nous permet d’éclaircir de nombreuses conceptions qui nous semblaient jusqu’ici nébuleuses, et de parler avec certitude là où auparavant nous ne faisions que deviner. Un tel effort ne peut être mal orienté, car plus nous poussons notre recherche vers l’intérieur et vers le haut, plus profond devient notre sens de Son infinité et de Sa gloire. Sa puissance, comme Sa paix, dépasse l’entendement de l’Homme; pourtant, essayer de comprendre et de réaliser est certainement bénéfique pour nous, car cela approfondit notre respect pour Lui.

Ce diagramme n’est bien sûr en aucun cas une image, pas plus qu’un tableau des altitudes ne représente une chaîne de puissantes montagnes enneigées, ou qu’un tableau des vibrations de la lumière ne révèle les splendeurs d’un coucher de soleil. On ne peut espérer se représenter le Logos dans les pigments ternes de la terre ou dans les limites étroites de l’espace à trois dimensions, mais il est possible d’indiquer dans une certaine mesure la relation existant entre les Trois Personnes dans lesquelles Il se manifeste.

Dans notre diagramme, le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont représentés comme étant déjà descendus dans notre système de mondes interconnectés et comme se manifestant Eux-mêmes dans les septième, sixième et cinquième mondes respectivement. Nous ne savons pas si le Logos existe sous cette forme ou se manifeste en dehors des limites de ces mondes. Tout ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que si Sa vie apparaît dans le monde le plus élevé du système solaire, elle se déverse en trois puissants courants, donnant naissance au Triple Esprit du Logos en manifestation (A, B et C dans le diagramme). A ne descend pas en dessous de ce niveau, et est appelé le Père dans la philosophie chrétienne. La Deuxième Personne de la Sainte Trinité est appelée à l’existence par l’action de la volonté du Père, travaillant sans intermédiaire. On parle donc de la Deuxième Personne comme étant seulement engendrée (ou, plus exactement dans le sens du grec original, comme étant née seule), puisqu’elle a été créée à partir d’un Principe divin et non d’une syzygie ou d’un couple. Cette émanation diffère donc de tous les autres processus de génération ultérieurs. On notera que la Deuxième Personne est représentée comme double, et en tant que D ne descend pas en dessous du niveau du sixième monde. Il est appelé le Fils. Cette dualité a toujours été clairement reconnue par les religions, mais dans le Christianisme moderne, les deux pôles ou aspects sont exprimés uniquement en tant que divinité et humanité.

La procession ou l’émanation du Saint-Esprit (F) était une ancienne source de controverse théologique, et a en effet été avancé comme la raison ostensible de la séparation des Églises grecque et romaine. Dans un sens très réel, les deux parties en conflit avaient raison. Puisque la manifestation du Père a lieu dans le septième monde, et celle du Saint-Esprit dans le cinquième, il est évident que, si ce dernier sort du premier, il ne peut le faire qu’en passant par le sixième monde intermédiaire, dans lequel se trouve la manifestation du Fils. Ce n’est pas que le Saint-Esprit descende de la Personne manifestée du Père (A) par la Personne manifestée du Fils (D) (laquelle descente serait représentée par la ligne diagonale reliant A, D et F); une telle idée indiquerait une confusion des fonctions des Personnes ou des Aspects séparés, et l’Église grecque avait raison en y résistant. La vérité est que le Saint-Esprit descend de C dans le septième monde, en passant par E dans le sixième, pour devenir le Saint-Esprit manifesté F dans le cinquième monde; et donc dans ce sens l’Église romaine a eu raison d’insérer le mot fllioque.

Les symboles utilisés pour désigner les Trois Personnes – le point dans un cercle pour la Première, la barre qui divise un cercle pour la Deuxième et une croix dans un cercle pour la Troisième – sont extrêmement anciens.

La relation des principes dans l’Homme est illustrée par la reproduction d’une partie du diagramme 21 dans La science des sacrements, et le lecteur est renvoyé à ce livre pour une explication détaillée. Il ressort de ce diagramme que le texte ancien qui nous dit que l’Homme est fait à l’image de Dieu est merveilleusement et magnifiquement vrai – non pas, comme on le supposait, du corps ou de la forme extérieure de l’Homme, mais du véritable Homme intérieur: l’âme. Tout comme les Trois Aspects du Divin sont visibles sur le septième plan, l’Étincelle Divine de l’esprit dans l’Homme est triple dans son apparence sur le cinquième plan. Dans les deux cas, le deuxième Aspect est capable de descendre un plan plus bas et de se revêtir de la matière de ce monde; dans les deux cas, le troisième Aspect est capable de descendre deux plans et de répéter le processus. Ainsi, dans les deux cas, il y a une Trinité dans l’Unité, séparée dans ses manifestations, mais une dans la réalité qui se trouve derrière. En effet, aussi incompréhensible que soit cette affirmation, il est en réalité vrai que les principes de l’Homme, que nous appelons esprit, intuition et intelligence, ne sont pas de simples correspondances, ni même de simples reflets ou rayons des Trois Personnes de la Sainte Trinité, mais sont en quelque sorte eux-mêmes des expressions très vraies de ces Êtres glorieux. « En Lui nous vivons, nous nous mouvons et recevons notre être. »

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Les Trois Personnes sont fondamentalement et au plus haut niveau toutes absolument co-égales et co-éternelles; mais quand Elles descendent dans la manifestation (comme dans la création d’un système solaire) on peut dire que la Troisième Personne descend plus loin dans la matière que les autres, et semble donc être plus proche de nous, et se situer, dans ce sens, temporairement plus basse. La Première Personne reste au niveau d’origine; la Deuxième descend d’un niveau et s’y manifeste; la Troisième descend de deux niveaux jusqu’au plan que nous appelons le plan spirituel et se manifeste au niveau le plus élevé de ce plan spirituel. Nous voyons ici une illustration du fait que symbolise l’affirmation selon laquelle le Christ a deux natures – Dieu et Homme, parce qu’il existe en tant que Dieu parfait à ce niveau supérieur, et qu’il existe également à un niveau inférieur de manifestation. Dans le même sens, l’Esprit-Saint a trois stades, l’un au-dessus de l’autre. Une fois encore, le diagramme illustre la question très controversée de la procession du Saint-Esprit du Père et du Fils. Les deux affirmations contradictoires sont vraies, car Il procède entièrement du Père; mais Il procède par ce second niveau qui est surtout le champ de manifestation du Fils, et donc vient à la fois du Père et du Fils. En Lui, les deux lignes se rejoignent – la perpendiculaire du triangle et son hypoténuse; les deux affirmations sont donc vraies.

Il a été le premier à agir dans l’élaboration du système, et on dit donc que l’Esprit de Dieu a couvé sur la surface des eaux de l’espace. Il y déverse sa vie et crée la matière telle que nous la connaissons. Il se manifeste encore devant nous aujourd’hui, et cela de deux manières. Premièrement, Il est toujours à l’intérieur de la Terre, fabriquant de nouveaux éléments; le dernier que nous ayons découvert étant l’uranium, mais il est encore toujours en train de fabriquer de nouveaux éléments plus lourds. Il se manifeste Lui-même aussi parmi nous dans la force merveilleuse que nous appelons prana ou vitalité; cette vie est Sa vie; ainsi, nous avons sur le plan physique une manifestation de Lui dans ce que l’on appelle la vitalité des globules. (Cf. voir L’homme visible et invisible et La Face cachée des Choses.) C’est la matière vivifiée par Lui qui est utilisée par la Second Personne lorsqu’Il plonge à son tour dans la matière dans le Second grand déversement, et c’est ainsi qu’il est dit mystiquement que le Christ ne prend pas forme de Marie ou des mers de matière vierge seulement, mais du Saint-Esprit et de la Vierge Marie. Mais le traitement de cette matière appartient au troisième tome de cette série.

Le point descendant du triangle dans le diagramme indique le point le plus bas de la descente dans la matière, inconcevablement élevé même si cela doit être en comparaison avec notre propre conscience. Ainsi, cette manifestation du Saint-Esprit est en ce sens l’aspect de la divinité le plus proche de nous, et par conséquent, c’est par Lui que le travail est accompli. C’est Lui que nous invoquons à la confirmation et à l’ordination, et par Lui vient toute la puissance de bénédiction et de sanctification, que ce soit dans la consécration des églises, de l’eau bénite ou de la congrégation. En tant que point le plus proche de la manifestation de la Déité (l’expression est terriblement matérialiste, et pourtant peut-être moins trompeuse que les autres), il est le premier avec lequel l’Homme peut être uni lorsqu’il s’est élevé pour être quelque chose de plus que l’Homme.

Au cours de son évolution, l’Homme a maintenant atteint ce qu’on appelle le nivritti marga, la voie du retour, et il s’élève donc progressivement vers Dieu Duquel il provient – vers le Logos Duquel il fait partie. Lorsqu’il a atteint la qualité d’Adepte, on peut dire qu’il passe de la Terre aux régions célestes, comme le symbolise l’Ascension; et comme il s’éloigne de l’Homme ordinaire et devient un surHomme, il devient aussi un avec Dieu – d’abord avec cette manifestation la plus basse de Lui, qui est pourtant si suprêmement élevée – avec Dieu le Saint-Esprit. Et après être devenu un avec cette puissante manifestation, il se déverse immédiatement sur ses amis et ses élèves en langues comme en feu. Cela fait partie de l’initiation d’Asekha pour devenir un avec le Logos à ce niveau. Plus tard, il passe à un autre niveau et devient un avec l’Aspect du Christ. Mais même ainsi, nous devons nous rappeler que c’est seulement dans cet ensemble de plans, alors que le Logos lui-même, dans sa splendeur, est en dehors du temps et de l’espace; et actuellement nous devons devenir un avec Lui là aussi; il y a donc une infinité d’évolution encore devant nous.

La couverture de l’autel et tous les vêtements du jour de la Pentecôte sont rouges, sur ordre de l’Église Universelle; et il est communément supposé qu’il en est ainsi en l’honneur du Feu qui, dans le récit de l’Évangile, est descendu et a reposé sur les têtes des apôtres. Le feu est le symbole du Saint-Esprit, et il est constamment décrit comme le Souffle de Dieu, le Feu de l’Amour, parce qu’il est cette puissance énorme qui s’exprime le mieux dans nos mots comme Feu ou Lumière. Le rouge ecclésiastique, lorsqu’il est de la bonne teinte, représente le courage, la bravoure et la puissance, et représente donc pour nous sa caractéristique la plus importante. Cela a été quelque peu obscurci par une traduction insatisfaisante de son titre principal, « The Paraclete« , que l’on a l’habitude de rendre par le mot anglais Comforter (« le douillet »), reléguant ainsi l’action principale du Saint-Esprit aux temps de tristesse et de souffrance. Le mot est dérivé du verbe parakaleo, qui signifie encourager, réconforter; ainsi, le meilleur équivalent anglais du mot grec Parakletos est the Encourager (celui qui encourage) ou the Renforcer (celui qui renforce). Et c’est précisément la véritable fonction de Dieu le Saint-Esprit à l’égard de l’Homme; après avoir été déversé sur nous à la Confirmation, il habite toujours dans notre cœur comme un stimulant constant en direction de tout ce qui est bon, toujours prêt à nous encourager et à nous fortifier chaque fois que nous faisons appel à sa puissance latente. L’Église d’Angleterre le commémore lors de cette seule fête, mais nous avons ajouté six autres jours de dévotion spéciale à son égard: le dimanche précédant l’Avent, les trois dimanches précédant le Carême et deux des dimanches suivant la Trinité.

Dans certaines parties de l’Église, l’Ascension et la fête du Saint-Esprit ont été célébrées le même jour, ce qui montre qu’il a été reconnu que l’union de l’Adepte avec l’Esprit-Saint est simultané à son accession aux sphères supérieures, même si l’effusion avec laquelle il est ainsi habilité à baptiser ses disciples arrive sur eux quelques jours plus tard.

1[NdT] C’est en Angleterre plus particulièrement que la Pentecôte se dit Whitsun-Day. Dans le monde anglophone en général, la tendance est cependant à l’utilisation privilégiée de Pentecost.

2[NdT] En allemand, Pfingsten est le mot aujourd’hui utilisé pour signifié la Pentecôte.


Source: Charles W. Leadbeater: The Hidden Side of Christian Festivals

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