[446] Nous avons maintenant la tâche d’explorer la signification particulière que le Soleil et la Lune acquièrent pour le natif du fait qu’ils sont placés au moment de sa naissance comme filtres cosmiques dans la zone de rayonnement de certains Signes du Zodiaque et qu’ils donnent ainsi aux deux composantes de la nature du moi la détermination qui doit constituer le sens, le contenu et l’accomplissement de son vagabondage sur Terre. La restriction et l’obscurcissement que subit par cette détermination le véritable moi, qui, selon les mots du Bouddha est « au-delà des boucles de la maya », concerne les deux composantes du moi, même si chacune d’elles est à un degré différent. Le moi supraterrestre – ou moi essentiel, comme nous aimons à l’appeler –, représenté par le Soleil, est affecté par cette restriction dans la mesure où seule une partie du rayonnement total du zodiaque, et donc de l’idée parfaite (archétypale) de l’Homme céleste, est mise en œuvre pour la formation du moi Solaire individuel, celui-ci tirant son énergie seulement du Signe où se trouve le le Soleil à sa naissance. De ce fait, le moi Solaire et son chemin sont limités à un Élément et, à l’intérieur de celui-ci, à une Modalité. C’est ainsi que se forment les types que nous avons décrits comme étant les natifs du Feu, de l’Air, de l’Eau et de la Terre, et à l’intérieur de chacun de ces quatre groupes, les représentants d’un Signe du Zodiaque: natifs du Bélier, du Lion, du Sagittaire, etc. C’est la position du Soleil dans l’un de ces Signes qui forme les Hommes sur Terre en tant que représentants vivants de leurs types, leur inocule dans le cœur la sève vitale de l’organe de l’Homme céleste correspondant à cette section du Zodiaque et la transmet avec le « sang du cœur » à tous les organes du corps physique.
Mais si nous commençons à examiner l’influence du Soleil dans les différents Signes du Zodiaque en ce qui concerne le type d’Homme, nous devrions d’abord répéter ici ce qui a déjà été dit sur les caractéristiques de ces différents types. Pour ce point, nous pouvons nous contenter de renvoyer aux chapitres correspondants du Zodiaque et de l’Homme (tome 2). C’est pourquoi, dans les quatre exposés à venir, il s’agira essentiellement d’étudier la signification de la Lune dans les douze Signes, c’est-à-dire d’examiner de quelle manière le [447] rayonnement zodiacal s’exerce au sein de la nature du moi, lorsqu’il forme non pas la première, mais la seconde nature.
Quelles modifications les caractéristiques du natif subiront-elles si le natif avec le Soleil dans un Signe de Feu (vs Air, Eau, Terre) est remplacé par le natif avec la Lune dans ce même Signe? Réfléchissons à ce qui est important! Dans les exposés précédents, nous avons parlé en détail de la relation entre le Soleil et la Lune en tant que deux composantes du moi. Retenons encore une fois que nous pouvons considérer ce qui entre dans notre vie par la Lune comme une sorte de miroir de l’aspect Solaire en nous, qui lui oppose la chronique de tous les efforts, devenue patrimoine héréditaire, les fléaux et les erreurs des chemins de développement empruntés et « passés », ainsi que les habitudes, les habiletés et les maladresses, les talents et les non-talents qui en découlent – en bref, la dot, le trésor de tous les « savoir-faire1« , comme on dit en allemand de manière si significative, avec lesquels l’Homme naît déjà doué (doté).
Le Soleil, en revanche, contrairement aux talents, désignait le génie en nous, la volonté toujours en quête, tournée vers l’avenir lointain, l’éternel « inachevé » qui ne se consacre pas à l’acquisition de « savoir-faire », mais au perfectionnement toujours plus élevé de la volonté. Et de même que le passé doit devenir l’instrument de l’avenir, de même le talent doit devenir l’instrument du génie, de même le moi Lunaire doit devenir l’instrument du moi Solaire.
Mais de même que personne ne peut travailler sans l’outil et qu’inversement l’outil devient inutile sans la main experte qui s’en sert, de même il est impossible, eu égard à notre tâche, d’examiner la signification des deux Luminaires célestes sans tenir compte de leur rapport de réciprocité. De là découle le plan de l’étude qui va suivre.
Nous devrons considérer en particulier la position de la Lune dans chacun des douze Signes du Zodiaque et la relier ensuite aux douze positions possibles du Soleil, de sorte qu’il en résultera 144 combinaisons. Un travail préparatoire a déjà été effectué dans ce sens, dans la mesure où certaines combinaisons entre les positions du Soleil et de la Lune ont été examinées en détail sous la forme des différentes phases Lunaires. Mais il s’agissait en premier lieu de faciliter ou de compliquer le cours de l’évolution de l’Homme en ce qui concerne l’intégration harmonieuse de la seconde nature dans la première, [448] en raison de la phase Lunaire existante qui, en tant qu’expression d’une position angulaire déterminée entre les deux lumières célestes, offrait en quelque sorte une vue sur le reflet du moi primaire dans différents degrés de distorsion ou d’embellissement.
Dans ce qui suit, cependant, il ne s’agira pas d’étudier les difficultés ou les facilités du chemin de développement, mais de déterminer vers quelle résultante l’union dans la conscience humaine les deux natures du moi sont dirigées, selon les champs de rayonnement du Zodiaque d’où le Soleil et la Lune tirent leur bien céleste.
Mais avant d’aborder cette tâche, quelques remarques relatives à la position du Soleil dans le Zodiaque peuvent encore trouver leur place. Comme le Soleil parcourt au cours d’une année la totalité de la trajectoire du Zodiaque, sur laquelle se fondent essentiellement notre calcul du temps et la division du calendrier, l’indication d’une date calendaire précise, quelle que soit l’année, permet de déterminer la position du Soleil dans le Zodiaque, laquelle doit être approximativement la même d’année en année au même jour du calendrier. Le passage du Soleil d’un Signe à l’autre a lieu, selon le calendrier grégorien, aux alentours du 21 de chaque mois.
La date du changement de Signe n’est pas exactement la même pour toutes les années et peut différer d’un jour; mais grosso modo, le Soleil traverse les Signes:
- du Bélier du 21 mars au 21 avril
- du Taureau du 21 avril au 22 mai
- des Gémeaux du 22 mai au 22 juin
- du Cancer du 22 juin au 22 juillet
- du Lion du 22 juillet au 23 août
- de la Vierge du 23 août au 23 septembre
- de la Balance du septembre au 23 octobre
- du Scorpion du 23 octobre au 22 novembre
- du Sagittaire du 22 novembre au 21 décembre
- du Capricorne du 21 décembre au 21 janvier
- du Verseau du 21 janvier au 20 février
- des Poissons du 20 février au 21 mars
[449] On pose très souvent la question de savoir si un Signe du Zodiaque émet dans toute son étendue de 0 à 30° un type de rayonnement constant, identique à tous les degrés, ou si, comme pour le spectre des couleurs de la lumière solaire, il n’y a pas une gradation constante de sa nature, qui se répercute selon une certaine loi du début d’un Signe au début du suivant, et s’il existe en outre une zone – même très petite – de transition entre deux Signes voisins.
Il serait trop long d’aborder ces questions de détail à ce stade de notre apprentissage, mais quelques remarques générales sur ce sujet peuvent trouver leur place ici.
La tradition veut que chaque Signe conserve l’intensité de sa coloration Élémentaire dans toute son étendue, mais que la Modalité du signe subisse une gradation dans la mesure où celle-ci n’apparaît dans toute sa pureté que dans le premier tiers du Signe (de 0 à 10°), tandis que le deuxième tiers de chaque signe (de 10°01 à 20°) présente une légère modification de la Modalité initiale, de même que le dernier tiers (de 20°01 à 30° degrés), et ce selon le schéma suivant:
a) SignesRajas :
- 1er décan: Rajas pur;
- 2e décan: Rajas avec influence de Tamas;
- 3e décan Rajas avec inclusion de Sattwa.
b) Signes Tamas:
- 1er décan: Tamas pur;
- 2e décan: Tamas avec influence de Tamas;
- 3e décan Tamas avec inclusion de Sattwa.
c) Signes Sattwa:
- 1er décan: Sattwa pur;
- 2e décan: Sattwa avec influence de Rajas;
- 3e décan Sattwa avec inclusion de Tamas.
Par exemple, le Signe du Bélier ne présenterait les caractéristiques que nous connaissons déjà dans toute leur pureté que dans les dix premiers degrés; entre dix et vingt degrés, une légère accentuation du « Lion » s’ajouterait à ces caractéristiques et dans [449] les dix derniers degrés, une légère accentuation du « Sagittaire »; ou le Signe du Taureau présenterait dans le premier décan la caractéristique pure du Taureau, dans le deuxième décan une légère accentuation de la « Vierge » et dans le dernier décan une légère accentuation du « Capricorne », etc.
Nous enregistrons ici cette doctrine traditionnelle de l’astrologie, mais nous la laisserons de côté pour le moment afin d’éviter toute confusion. En ce qui concerne l’autre question de l’existence d’une zone de transition entre deux signes successifs, il faut constater que les astrologues ont des opinions différentes sur ce point.
On pourrait peut-être se rapprocher le plus de la situation en comparant les frontières entre les domaines de deux Signes avec les frontières politiques de deux états, entre lesquels il n’y a ni zone sans loi ni zone de loi mixte – et pourtant il y a sans aucun doute une transition2. Toutes ces questions ne seront abordées qu’ultérieurement.
Alors que la position du Soleil peut être déterminée avec une certaine précision à partir de la simple indication de la date de naissance, la même chose n’est pas possible sans autre en ce qui concerne la position de la Lune. Dans ce cas, l’utilisation de tables astronomiques, appelées « Éphémérides3« , qui contiennent la constellation du ciel pour le midi de chaque jour et pour chaque année avec une précision absolue, sont nécessaires et indispensables.
Nous revenons maintenant à notre tâche principale: étudier la signification de la Lune dans les différents Signes du Zodiaque. Pour parvenir à cette signification, nous devrons simplement attribuer aux manifestations zodiacales, telles qu’elles sont transmises par le Soleil, un autre coefficient – pour utiliser un terme mathématique – le « coefficient Lunaire ». Il s’agira de trouver l’expression concise de ce coefficient. Rappelons-nous que nous avons vu dans le Soleil l’incarnation de notre première nature, la nature de la liberté, et dans la Lune l’incarnation de notre deuxième nature, la nature de l’attachement héréditaire; rappelons-nous encore que nous pouvions dire: par le Soleil nous voulons ou, si nous vivons ce vouloir dans le sens de notre conscience morale, par le Soleil nous devrions4, mais par la Lune nous devons5 – et le développement supérieur de l’Homme exige de lui qu’il réconcilie le deuxième (müssen) avec le premier (sollen). Ce que signifie cette obligation, nous avons essayé de nous le faire comprendre par une expérience de pensée par laquelle nous éliminions le Soleil de l’horoscope. Tous les Hommes qui seraient ainsi privés de leur Soleil seraient alors contraints de vivre dans la simple masse mémorielle de leur patrimoine héréditaire, ils se comporteraient comme le lunatique, comme un malade privé du libre usage de ses forces et surtout de sa capacité de détermination morale de son propre moi6. D’autre part, si nous éliminions la Lune par une expérience de pensée similaire, nous serions confrontés à un état de l’Homme dans lequel la destruction de la fonction de mémoire entraînerait la perte de la conscience de l’identité de son propre moi, de sorte que ce moi ne pourrait pas faire l’expérience de sa spécificité individuelle.
Nous devons supposer que cet état d’absence de moi ou d’éveil du moi n’a pas encore eu lieu dans l’histoire de l’humanité jusqu’au moment où la Lune a été retirée de la Terre (selon la tradition occulte, à l’époque dite lémurienne, au cours de laquelle a eu lieu la séparation des sexes de l’Homme qui était jusqu’alors doublement sexué dans son corps). La puberté, qui éveille en fait chez l’Homme la relation avec l’autre sexe, signifie aussi pour lui la phase de vie dans laquelle commence l’éveil moral du moi et la percée de la nature Solaire.
Il sera désormais plus difficile de désigner le coefficient Lunaire par un mot concis. Pour caractériser la contrainte intérieure dans laquelle nous tient prisonniers notre nature Lunaire, qui substitue à notre liberté l’asservissement à notre prédisposition héréditaire, nous choisissons le terme de « dépendance », qui remplace désormais partout la volonté d’expression moralement responsable de notre nature Solaire. Si nous ajoutons le suffixe « addictif » à toutes les particularités que nous avons pu développer comme caractéristiques des différentes sections du Zodiaque, nous avons marqué ce qui distingue essentiellement les positions Solaire et Lunaire. Tous les dépendants sont comme sous l’emprise d’une névrose obsessionnelle ou d’une obsession; l’addiction est une possession par les forces du passé, l’addiction recherche la lumière disparue de la journée d’hier.
La Lune dans les Signe de Feu fait donc des accros au vouloir, dans le Signe d’Air à la pensée, dans le Signe d’Eau à l’affection, dans le Signe de Terre à l’action. Nous avons ainsi devant nous quatre types d’obsessions, qui se manifestent:
- dans les Signes de Feu comme une sorte d’état maniaque,
- dans les Signes d’Air comme une sorte d’état paranoïaque,
- dans les Signes d’Eau comme une obsession onirique et
- dans les [452] Signes de Terre comme une sorte de pulsion d’activité fanatique. Tous les types d’obsessions recherchent sans cesse quelque chose qui les ramène aux mêmes situations qu’ils ont souvent connues.
1 En allemand: Fertigkeiten.
2 Le plus souvent, sauf lorsque des agents extérieurs – tels les colons qui ont dressé des frontières artificielles en Afrique, ou exporter leur mauvaise conscience en Palestine –, les pays frontaliers frontaliers nous semblent partager des racines linguistiques, des mentalités, des coutumes similaires, là où la succession des Signes présente bien plutôt des réactions radicales par rapport à la nature, prise dans sa pureté jusqu’à l’excès, du Signe qui précède dans le Zodiaque. Aussi, de notre point de vue, l’exemple le plus marquant en faveur du changement radical sans passage dans un sass est celui du saut quantique! Ainsi, une fois de plus, la science ésotérique est en avance sur les sciences mondaines – le saut quantique ayant été une effrayante découverte, dont son propre auteur, Max Plank, ne s’est résolu à y croire qu’avec la formidable avancée des débuts de la Mécanique Quantique. Avant cela, il soutenait qu’il n’avait introduit l’idée dans sa théorie du rayonnement du corps noir que pour la « sauver des apparences », et qu’il espérait pouvoir la remplacer bientôt par quelque chose qui sauverait l’idée qui était au cœur des sciences « rationnelles », selon laquelle rien n’est discontinu dans l’espace physique.
3 Du grec ἐφημερίς: journal, agenda.
4 Le verbe allemand est sollen – le devoir est ici à trouver dans la force morale intérieure de l’individu: la liberté est de s’imposer à soi-même ce qui est juste de faire!
5 Le verbe allemand est müssen – il introduit l’idée de contrainte extérieure, d’obligation imposée par les lois et règles temporelles.
6 Il serait, comme cela semble être le cas de la plupart de nos contemporains, complètement aliéné par l’inconscient collectif (Yesod, dominé par la Lune) et sa moraline (Sauve ta grand-mère en te vaccinant! L’affreux Poutine vs la situation difficile auquel doit faire face Netanyahou, etc., etc.