Pénurie organisée (102)

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l’idée, comme toujours, est de charger le cochon de payant.

Et c’est ce qui va se passer, car l’État doit rembourser, chaque année, sur son budget, 35 milliards (hors frais bancaires) de charge de la dette, c’est-à-dire les intérêts sur ses gros emprunts. Et ça, c’est du vrai argent qui part dans la poche des financiers, qu’ils soient nationaux ou internationaux. Voilà pourquoi l’État macronien dégraisse à mort dans les services publics, voilà pourquoi il ne peut et ne veut pas réembaucher ces milliers d’infirmières et de pompiers qui manquent cruellement dans nos CHU et nos SDIS, qu’il vire les agents des Eaux et Forêts, plus ceux des centrales nucléaires à l’arrêt, qui ne sont évidemment pas remplacés, etc. Tout le merdier vient de là.
En haut lieu, on préfère donc parler de hausse des prix due à Poutine que de destruction programmée des services publics, qui date d’avant le 24 février 2022.

Comme un scénario cynique bien rôdé, le Président et ses ministres jouent aux good cop/bad cop : quand Véran et Le Maire assurent que le bouclier tarifaire (une augmentation du prix de l’électricité limitée à 4 % et le prix du gaz gelé) va protéger les Français jusqu’en février 2023, Macron annonce « la fin de l’abondance », avec un hiver qui ne sera pas à ranger dans la case réchauffement climatique. Le Premier ministre entre dans la danse, car nos gouvernants sentent que ça peut mal se passer. Ils emploient tous le verbe ou l’adjectif substantivé rassuré.

Le gouvernement sait que la facture énergétique va augmenter pour les Français, alors qu’on pourrait acheter du gaz russe (c’est niet pour Macron, qui obéit à Biden, qui lui-même obéit au pouvoir profond US) et qu’une dizaine de nos centrales sont à l’arrêt, officiellement parce qu’elles seraient vétustes. En réalité, tout a été fait pour ne pas les entretenir, c’est un programme d’État, et de l’État néolibéral.

Six mois après le début du conflit, alors que Bruno Le Maire clamait qu’il mettrait l’économie russe à genoux, la France met un premier genou à terre, et l’Allemagne avec. L’hiver 2022-2023 s’annonce rude, surtout pour les plus pauvres : moins d’argent réel à cause de l’inflation, moins de chauffage à cause de la coupure du gaz russe, une coupure voulue par l’establishment européen, une coupure qui, on le sait, profite à la fois à l’économie russe, qui voit les prix du gaz et du pétrole s’envoler, et à l’économie américaine, qui refourgue armes et gaz de schiste au prix fort, et c’est l’Europe qui paye la note, car les Ukrainiens n’ont pas un fifrelin.

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