Charte

Il n’y a finalement que trois méthodes pour agir sur autrui:

  1. Contraindre: comme le démontre l’époque, cela peut se faire de manière plus ou moins soft – tout dépend de l’Emmerdeur-éborgneur en chef auquel l’auditeur se soumet!
  2. Persuader: l’étymologie latine nous indique qu’il s’agit ici de passer par dessus en conseillant – or on sait bien que chacun est assez grand pour se tromper tout seul!
  3. Convaincre: la racine latine nous informe qu’il s’agit ici de prouver, c’est-à-dire de démontrer par un raisonnement logique étayé par des vérités factuelles.

En règle générale, seule la dernière méthode est légitime.

Tout discours vrai exige, malgré toute l’habileté technique, une condition éthique responsable. L’essence du discours vrai réside dans sa fonction de service à autrui. Celui qui ne reconnaît pas une telle fonction devient un démagogue, mais jamais un orateur au sens authentique du terme.

Prends l’éloquence et tords-lui le cou.

Verlaine

Déjà le XIXe siècle humaniste a été choqué de voir à quel point Platon avait raison lorsqu’il affirmait que les orateurs ne se souciaient pas du tout de la vérité, mais uniquement de l’effet qu’ils produisaient sur leur public. Cela valait même pour les plus grands d’entre eux, comme Démosthène, qui n’avait aucun scrupule à manipuler librement les faits en fonction de ses besoins. Bien qu’ils soient à des années lumières de la stature de l’auteur des Philippiques, nos Emmerdeurs d’aujourd’hui ne savent plus que faire cela: manipuler les faits en fonction des besoins de ceux qui les ont fait rois – la clique de Davos réunie chez Vangarde et Blackrock.

Les mots sont bien sûr le plus puissant des stupéfiants utilisés par l’humanité.

Rudyard Kipling

Ce qui est grave, c’est la virtuosité de la langue de bois; elle conduit à des facéties mensongères. L’orateur doit se garder de la fausseté, de la demi-vérité, de la tromperie, de l’exagération et du déplacement de l’accent. Il se méfie et protège ses auditeurs du bavardage, des astuces et des feintes démagogiques, ainsi que des phrases creuses. Ne faisons jamais de déclarations à l’emporte-pièce, mais étayons tout ce que nous disons par des raisons claires et impératives. N’oublions pas: toute vérité doit être dite au bon endroit et au bon moment, car « tu te remettras vite d’une glissade à pied, tu ne te remettras jamais d’une glissade parce que ta langue a fourché » (Benjamin Franklin).

« Est honnête celui qui parle comme il pense, c’est-à-dire avec franchise et sans fausseté » nous enseigne une vieille encyclopédie. Essayons d’être « honnêtes » autant que nous le pouvons.

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