Lors de la disparition de Fidel Castro, les chacals de la presse bourgeoise tournaient autour de sa dépouille, et on a entendu la rumeur mensongère : Fidel Castro était un tyran. Celui qui risque sa vie dans la fleur de la jeunesse, balaie la dictature de Batista, restaure la souveraineté nationale, restitue sa fierté au peuple cubain, rend la terre aux paysans, éradique la misère, fait taire le racisme, libère la femme cubaine, crée le meilleur système de santé du Tiers Monde, réduit la mortalité infantile dans des proportions inconnues dans le reste de l’Amérique latine, élimine l’analphabétisme, offre l’éducation à tous, et résiste victorieusement avec son peuple à l’agression impérialiste, est-il un tyran ? L’amour de la liberté, l’exigence avec soi-même, la fierté de n’obéir à personne, l’éthique révolutionnaire alliée au sens du réel, l’élan généreux qui triomphe de l’indifférence, la solidarité sans faille à l’intérieur comme à l’extérieur, le patriotisme qui n’éloigne pas de l’internationalisme, au contraire, mais en rapproche. Tout cela, c’est le castrisme.
Cette révolution n’est pas née par hasard. Victorieuse après des années de lutte acharnée, elle a pour origine l’humiliation sans précédent infligée au peuple cubain par un impérialisme américain protecteur de la dictature militaire. En le frustrant de sa souveraineté, en le soumettant aux affres du sous-développement, cette mise sous tutelle par le puissant voisin crée les conditions du sursaut révolutionnaire. Loin de sortir tout droit du cerveau enflammé de Fidel, la révolution cubaine est un mouvement populaire qui donne un visage à la fierté retrouvée des Cubains, elle est d’abord ce refus intransigeant de l’ordre impérial dicté par Washington. « El Comandante » en est l’incarnation héroïque, mais sans le mouvement des masses, la révolution était perdue. Elle n’est pas une révolution de pacotille. Elle bouleversa la société cubaine en éradiquant la misère, le racisme et l’analphabétisme qui régnaient dans la société de plantation. Elle mène une lutte infatigable, malgré les difficultés héritées d’une économie arriérée et aggravées par le blocus impérialiste, pour donner à chaque Cubain des conditions de vie décentes. Charriant son lot d’erreurs et de tentatives avortées, le travail accompli est colossal.
Cette révolution en profondeur qui a bouleversé la société cubaine ne fut pas un lit de roses. Petite île des Caraïbes, Cuba a repoussé l’invasion de la « Baie des Cochons » orchestrée par la CIA. Elle a conquis son indépendance au forceps, elle s’est dressée contre une superpuissance qui voulait anéantir sa révolution et restaurer l’ancien régime politique et social. Elle a fermé les bordels destinés aux Yankees, exproprié les capitalistes locaux, arraché l’économie à l’étreinte des multinationales. Méditant les expériences révolutionnaires du passé, Fidel Castro sait que les puissances dominantes ne font jamais de cadeaux. Il n’en a pas fait non plus. Mais à aucun moment il n’a suscité de violence aveugle contre le peuple des États-Unis d’Amérique. Les dirigeants des États-Unis, eux, ont organisé des centaines d’attentats contre le peuple cubain.
Source