Les formules
La formule a une signification particulière :
Le slogan est un outil nécessaire au métier d’orateur. Le fait qu’on puisse en abuser sans raison n’enlève rien à sa nécessité.
Erich Drach
Une formule peut être, comme souvent, une phrase; mais elle peut aussi être une blague rhétorique, qui repose sur une idée incomparablement pertinente sous une forme concise et enjouée.
Les mots pas clairs, inutiles ou tendancieux
Malheureusement, on utilise souvent beaucoup d’indéfinis comme « chose » ou « machin ». Cherchez des synonymes qui sont plus clairs et aussi plus variés.
Il faut se méfier des adjectifs trop décoratifs. D’autre part, de nombreux mots principaux sans adjonction d’attributs semblent nus et secs.
N’oublions pas qu’il existe de nombreux mots à valeur affective tendancieuse:
La différence entre le mot juste et le mot presque juste est la même que celle entre l’éclair et la luciole.
Mark Twain
Tendre à éviter les malentendus
Si l’on choisit ses mots avec soin, on évitera de provoquer involontairement des malentendus et des disputes. Des guerres ont déjà eu lieu à cause d’un mot mal compris. Il y a tant de mots ambigus:
…sur certains d’entre eux, comme ‘forme’, ‘idéalisme’… se dépose la poussière de théories et d’erreurs séculaires, ils sont encrassés et feutrés, et il n’est guère possible de vérifier toutes les ramifications confuses de leur signification… C’est là que fleurit le blé, non seulement pour tous les esprits obscurs qui aiment s’aventurer dans le brouillard le plus épais de la pensée, mais aussi pour tous les sophistes et les raboulistes [quelqu’un qui raisonne de manière pointue, mesquine, dogmatique, en déformant souvent les faits réels] qui veulent pêcher en eau trouble.
Erdmann
Le superlatif
L’utilisation de superlatifs use très vite.
Les Abréviations (mdr)
Attention aux abréviations de mots! Dans la jungle des abréviations actuelles, de nombreux auditeurs ont du mal à s’y retrouver.
Palliatifs
L’orateur doit essayer de travailler à éviter les palliatifs et les sons embarrassants (‘euh…’). Il arrive que des légions entières se glissent dans son discours: « n’est-ce pas ? », « bien sûr », « non », « oui », etc. Aucun orateur ne peut les supprimer complètement, mais chacun devrait y faire attention et les réduire a minima.
Les répétitions de mots en succession immédiate sont maladroites:
- « À titre d’exemple, je voudrais citer l’exemple suivant : par exemple l’exemple de l’Angleterre… »
ou encore le trop fameux:
- « Moi je pense que… mais ce n’est que mon avis à moi. »
Mots étrangers
Pour certains termes, on trouve un mot dans une seule langue, qui passe ensuite dans une autre: ainsi le latin ‘affect’, le français ‘naïf’, l’anglais ‘gentleman’ et bien d’autres. Il arrive aussi qu’un terme d’une langue étrangère exprime une nuance que notre propre langue ne lui donne pas. Dans ce cas, tous ceux qui ont à cœur d’exprimer leurs pensées avec précision utiliseront le mot étranger sans se soucier de la construction indigène de puristes pédants. Schopenhauer
Schopenhauer
Le principe est le suivant: renoncez aux mots étrangers s’ils peuvent être facilement remplacés par un mot allemand.
Il existe de nombreux mots étrangers qui sont intégrés depuis longtemps dans notre structure linguistique. En particulier en tant que termes techniques, ils ont acquis une sorte de droit de cité chez nous. L’orateur doit toutefois toujours se demander si l’auditeur comprend les termes techniques utilisés. Il vaut mieux expliquer un terme de trop qu’un terme de pas assez, sinon l’auditeur se déconnecte.
Conclusion: les mots étrangers ne peuvent pas être évités, mais ils ne doivent pas envahir la langue.
Éviter La prolifération de mots
L’orateur ne doit pas utiliser trop de mots. Un flot de mots n’est pas encore du vocabulaire. La règle principale dans le choix des mots est la suivante:
- sobriété,
- pertinence,
- clarté et
- variété.
Veillez à ce que vous ayez également un bon attelage de mots pour le chariot de vos pensées.
Surgeon
Le secret du bon orateur : « Utiliser des mots ordinaires – et dire des choses inhabituelles« .
Tucholsky