PAR ANTIPRESSE | 09.01.2022 | NOUVEAU, RECONQUÊTES, SLOBODAN DESPOT
L’arrestation de Novak Djoković en Australie a fait du n° 1 du tennis mondial un prisonnier politique. Ce coup de théâtre absurde, révoltant, arbitraire est l’image même de ce qu’est en train de devenir une société intoxiquée par la religion sanitaire.

Novak Djoković n’a jamais caché son scepticisme quant à la vaccination contre le Covid. Cette attitude est cohérente avec son approche de la santé et de la condition physique. Novak considère que nos ressources naturelles suffisent à assurer notre défense et notre énergie vitale si elles sont bien entretenues. Il s’est composé un régime alimentaire spécifique, essentiellement végétalien, qui est considéré comme l’une des clefs de sa réussite. Pour lui, c’est davantage qu’une diète: un style de vie et une question d’éthique. Le corps d’un sportif professionnel est son outil de travail. Chez les très grands sportifs, c’est un instrument de musique raffiné qu’une infime perturbation peut désaccorder.
Un chat dans un sac?
Djoković a sans doute estimé que la maîtrise de son corps et de sa condition physique étaient plus importantes que la protection, du reste partielle, offerte par les produits en phase expérimentale qu’on propose comme vaccins dans le cadre de la lutte contre le Covid. Il n’a pas voulu, comme l’on dit chez lui en Serbie, «acheter un chat dans un sac». Là encore, le souci de sa santé se doublait d’un argument éthique. Pour lui, la vaccination est un choix personnel qui relève de notre vie privée.
Au moment où il le proclamait, en 2020, les autorités politiques, de M. Macron à M. Poutine, ne disaient pas autre chose. Il n’était pas question, selon ces autorités, d’imposer la vaccination. Entretemps, l’évolution de la pandémie a constamment démenti les perspectives d’horreur sur lesquelles la plupart des Etats ont bâti des politiques sanitaires liberticides, mais les mêmes autorités ont curieusement suivi une pente inverse, jusqu’à verser dans une véritable religion vaccinale.
- Ni la bénignité croissante de la pandémie,
- ni l’inefficacité du vaccin à arrêter la contagion,
- ni la multiplication comique des «boosters» et des rappels,
- ni la documentation sur les effets secondaires qui s’accumule, notamment dans des bases de données officielles comme le VAERS américain,
ne semblent apaiser leur transe.
En 2021, on a vu une augmentation spectaculaire d’accidents cardiovasculaires parmi les sportifs de haut niveau qui a sans doute fait réfléchir les concernés, malgré le zèle remarqué mis par les médias à «disculper» les vaccins à ARN messager. Encore une fois, le sportif professionnel connaît mieux son corps que vous et moi.
Dans ces conditions, Djoković a demandé une exemption vaccinale pour participer à l’Open d’Australie. Il n’était pas un cas isolé: 25 autres joueurs l’avaient demandée également, et certains, l’ayant obtenue, étaient arrivés à Melbourne sans encombres avant lui. Nole a pris l’avion sans inquiétude. Le visa accordé par l’administration australienne lui a été retiré en dernière minute. Le joueur serbe est donc contraint de passer sa fête de Noël (le 07 janvier) dans un hôtel à confinement de Melbourne en attendant qu’un juge local décide de son sort, le 10 janvier. On l’a de fait arrêté et interrogé des heures durant comme un criminel, allant jusqu’à confisquer son portefeuille et son téléphone. Aurait-on agi de même à l’égard d’un Federer ou d’un Nadal s’ils s’étaient retrouvés dans le même cas?
Entre démence et corruption
Pourquoi un tel traitement? Parmi les professionnels qui ont condamné la félonie du gouvernement australien, l’Ukrainien Serhiy Stakhovsky a peut-être tout dit dans un tweet:
«La prochaine fois qu’on vous dira que “le sport n’interfère pas avec la politique”, rappelez-vous le 06 janvier 2022, quand un “ego” purement politique a interdit au meilleur joueur de tennis du monde d’entrer dans un pays dont les “institutions gouvernementales” lui avaient accordé l’entrée…»
Plus net encore, l’Américain Tennys Sandgren, qui n’avait pas demandé d’exemption, condamne l’arbitraire des politiques:
«Pour être parfaitement clair, deux commissions médicales distinctes ont approuvé son exemption. Et ce sont les politiciens qui l’ont bloquée. L’Australie ne mérite pas d’accueillir un grand chelem.»
Ce que confirme l’ancien directeur de l’Open, Paul McNamee, en estimant «incroyable que Djoković soit le seul joueur à avoir vu son visa accordé puis annulé».
On imagine bien que l’exception Djoković posait un tout autre problème aux Australiens que le dossier médical de n’importe quel autre joueur. Djoković n’est pas seulement l’un des plus grands sportifs de tous les temps, il est aussi l’emblème d’une contestation globale de la «dictature sanitaire» dont l’Etat australien est l’un des exemples les plus extrêmes. La ville de Melbourne détient le record du monde de la durée de confinement, les manifestations violentes se succèdent et les responsables politiques australiens se distinguent par un mépris ouvert et brutal des droits humains les plus élémentaires. Un mépris que le premier ministre Scott Morrison lui-même a joliment formulé en assimilant la vaccination de ses concitoyens à la nécessité de «faire passer les moutons par le portail». Ce premier ministre qui, face à Djoković, clame que «la loi est la même pour tout le monde» est le même homme qui a violé les règles de quarantaine qu’il oblige ses «moutons» à observer avec la dernière rigueur. L’Australie applique une politique de répression draconienne contre l’opposition exprimée sur les réseaux sociaux et sa police s’est illustrée par des interventions qui ont choqué l’opinion mondiale, notamment lors d’intrusions dans le domicile des citoyens réfractaires.
Comment les représentants d’un tel régime pourraient-ils remettre la coupe à un «antivax» si Djoković en venait à remporter son dixième Open d’Australie? Comment en géreraient-ils l’écho parmi leur propre population écœurée et excédée par leur arrogance? Dans leur panique, ils n’ont rien trouvé de mieux que d’ajouter l’arbitraire à l’arbitraire, de confirmer par l’autoritarisme leur dérive autoritaire.
Prisonnier politique
A l’heure qu’il est, Novak Djoković est donc, au sens strict, un prisonnier politique. On ne pouvait traiter cette affaire plus stupidement. On aurait pu exclure toute dérogation, et Novak se serait fait vacciner ou serait resté chez lui. Mais, pour ménager le business, on a espéré jusqu’au dernier instant que le Serbe céderait. Il n’a pas cédé. En agissant ainsi, les responsables australiens ne font pas seulement preuve d’hypocrisie, mais illustrent également leur bêtise. Ils montrent que leur pays n’est géré ni par la loi sanitaire, ni par les droits humains, seulement par un volontarisme politique à la petite semaine. Ils transforment leur tournoi sportif en un événement politique et offrent à Novak Djoković plus qu’une coupe ou une tribune: un destin.
Destin résumé par une poignante (et un peu grandiloquente) lettre de son père Srdjan Djoković diffusée le 06 janvier de Belgrade et immédiatement traduite dans le monde entier:
«Mon fils se trouve cette nuit en détention en Australie, mais jamais il n’aura été plus libre. Dès cet instant, Novak est devenu le symbole et le leader du monde libre, du monde des pays et des peuples pauvres et opprimés… Novak est le Spartacus du monde nouveau qui ne tolère pas l’injustice, le colonialisme et l’hypocrisie… Il se peut que le monde riche ne permette plus à Nole de jouer au tennis, mais il donnera alors le coup d’envoi d’une partie autrement plus sérieuse…»
Srdjan a raison: la partie devient sérieuse. Depuis le 06 janvier 2022, et quoi qu’il arrive, son Novak est sorti de l’univers sportif. Sa personnalité dépasse sa carrière et son destin dépasse sa personnalité, comme ceux d’un Jesse Owens ou d’un Maradona. Avant même cet épisode, il était déjà un «bad boy» qui ne suivait pas les règles — et qu’on haïssait copieusement pour son anticonformisme. Novak ne faisait pas «fructifier» son exceptionnelle carrière en jouant au gendre idéal avec un petit cachemire jeté sur les épaules dans la publicité des assureurs ou des banquiers, mais la mettait au service d’une bienfaisance concrète, entre autres, dès avril 2020, pour les victimes du Covid à Bergame. Le même 06 janvier de l’année dernière, Djoković avait fait un don généreux à l’Australie sinistrée par les feux de forêts. Les mufles qui gouvernent ce pays auraient pu s’en souvenir.
Au lieu de cela, dans leur myope idiotie, ils ont fait de Novak Djoković un révélateur et un grand témoin de son temps. Il pose au monde une question dérangeante en 2022: le droit de l’individu existe-t-il encore face à la pression du collectif? Sommes-nous les citoyens d’une société humaine, ou les cellules d’un organisme totalitaire? Et quelle est cette terrifiante menace qui justifierait une telle restriction de nos droits? Quelle est cette apocalyptique détresse qui autoriserait les pouvoirs à contraindre leurs populations à des vaccinations expérimentales?
Les sociétés connaissent des crises fébriles suivies, fatalement, de rechutes. Tôt ou tard, la portée réelle de la pandémie de Covid sera établie à l’aune des faits bruts et non triturés, tels que les chiffres de la mortalité. Les mesures sanitaires actuelles et leurs conséquences économiques et sociales seront réévaluées à tête froide, sans la pression de la peur qui les justifie aujourd’hui et qui voile le jugement. Les abus de pouvoir des politiques, aujourd’hui couverts par l’état d’urgence, seront jugés à l’aune du droit ordinaire. Alors le nom de Novak Djoković, dit Nole, ne s’inscrira peut-être pas uniquement dans l’histoire du sport, où il est déjà gravé, mais dans l’histoire des luttes pour la dignité humaine.
Post-Scriptum 1
Le plus grand joueur de tennis au monde aura passé son Noël seul, dans un hôtel sordide, entouré de migrants clandestins en quarantaine. Est-ce lui qui sera infecté au Covid, ou eux qui seront infectés par sa foi? Si ceci n’est pas une parabole évangélique et un signe, je ne sais pas ce que c’est.
Post-Scriptum 2
C’est peut-être sans rapport, mais on peut le mentionner à tout hasard. Il se trouve, ô coïncidence, que le chef de cabinet du Premier ministre australien, John Kunkel, est venu de la multinationale minière Rio Tinto, où il était lobbyiste institutionnel. Or il se trouve que ces derniers mois, la mine de lithium que Rio Tinto voulait ouvrir en Serbie a soulevé une opposition colossale (voir «Serbie: une rivière rouge pour votre mobilité verte», AP315 | 12/12/2021). Il se trouve aussi que Novak Djoković, sans se mêler de politique, a soutenu cette opposition au nom de l’environnement. Il se trouve encore, accessoirement, que cette tête à claques de Morrison a déjà été interpellé par la presse australienne pour son manque de… disons… réactivité face aux abus de Rio Tinto. Cela n’a évidemment rien à voir avec l’arrestation arbitraire de Djoković à son arrivée en Australie. Néanmoins, il est fort probable qu’après cet incident diplomatique, la vorace corporation australienne pourra se mettre son filon de lithium au c**.
Post-Scriptum 3
Réconciliation des frères ennemis? L’eurodéputé croate et président de l’ONG Human Shield, Ivan Vilibor Sinčić — qui se distingue lui-même par une lutte intelligente contre la dictature covidienne — a adressé sur les réseaux sociaux un message de soutien à Nole qui a été massivement partagé dans tout l’espace yougoslave:
«Ce qui se déroule actuellement en Australie est une honte pour la civilisation. Arrêter le meilleur tennisman au monde est une décision de perdants. Novak est le héros de cette planète. Et l’affaire n’est pas dans sa dispense, car ce n’est nullement un secret que nombre de ses collègues sont arrivés avec une dispense. Mais eux se taisent et personne ne les inquiète. Le problème avec lui, c’est qu’il ne s’est pas tu. C’est pourquoi il doit être puni.
C’est une honte et ce n’est pas de la démocratie.»
Post-Scriptum 4
Pendant ce temps, le mufti de Belgrade et aumônier islamique de l’armée serbe, Mustafa Jusufspahić, se distingue par un tweet d’une extrême sobriété ne comportant qu’une photographie cordiale de lui-même avec Novak D. et la phrase: «Je témoigne: “Dieu voit tout!”».
Post-Scriptum 5
«Si ça peut arriver au N° 1 mondial, cela peut arriver à chacun d’entre nous!» Les Australiens ont lancé une pétition pour la libération de Novak Djoković dont les signataires se comptent par dizaines de milliers au bout de quelques heures. Le texte qui la motive pose quelques sérieuses questions: «Car il ne s’agit pas vraiment de Novak Djoković en particulier — c’est un message adressé à nous tous pour bien signifier qui commande. Les gouvernants tyranniques de l’Australie veulent que vous sachiez que les règles sont ce qu’ils disent qu’elles sont et que si vous vous y opposez, avec quelque argument que ce soit, ce sont eux qui auront le dernier mot.» Chacun peut signer ici.
Post-Scriptum 6
Pendant ce temps, le Herald Sun publie la preuve «fumante» que la fédération australienne du tennis avait sciemment fourni des informations erronées à Djoković sur les conditions à remplir pour entrer dans le pays.
Post-Scriptum 7
Dans la soirée du 07 janvier, les autorités australiennes ont également annulé le visa de la joueuse tchèque Renata Voračova, qui était pourtant déjà entrée sur le territoire. La voilà confinée dans le même hôtel que Novak. Les autorités ont-elles voulu lui donner de la compagnie slave, ou minimiser son cas en le diluant? En tout cas, elles confirment que leur pays n’est plus qu’une république bananière. Sur le zoo australien, on peut suivre avec profit, sur Twitter, les commentaires de l’enquêteur Avi Yemini (@OzraeliAvi) de Rebel News.
Post-Scritum 8