25.1 Traiter les malades, pas les maladies
La conception hermétique exposée dans cet ouvrage peut conduire à de nombreuses applications en matière de thérapie et de techniques de guérison. Mais l’appliquer correctement exige que l’on pénètre en profondeur le symbolisme des forces planétaires et qu’il soit mis en pratique de façon créative et non pas rigide. À cet égard, la situation présente de nombreux points communs avec l’acupuncture chinoise ou avec le système hindou de médecine ayurvédique.
Lorsque d’habiles praticiens de la médecine chinoise établissent un diagnostic, ils ne disent pas: «Ce malade a la grippe. Les points pour la grippe sont celui-ci, celui-ci et celui-là. Je vais donc traiter ces points.» Ils considèrent au contraire leur malade en termes du système symbolique chinois: «Le patient a-t-il trop d’énergie yin ou trop d’énergie yang? Est-ce qu’un élément présente un déséquilibre? Est-ce qu’une 邪气 (xié qì – énergie perverse1) a pénétré le patient?»
Prenez par exemple un groupe de dix patients ayant tous la grippe. Là où la médecine occidentale ne verrait qu’un seul syndrome, les praticiens de la médecine chinoise traditionnelle peuvent voir jusqu’à dix ensembles de signes et de désordres énergétiques complètement différents, conduisant à dix traitements différents. Lorsqu’elle est appliquée avec cette subtilité, la médecine chinoise est un extraordinaire système de soin. Elle peut apporter des résultats fantastiques à un éventail beaucoup plus large de conditions pathologiques que ne peuvent même l’envisager les occidentaux. Ce point de vue s’applique également à l’homéopathie et à la médecine ayurvédique, dans lesquelles l’accent est mis, de la même manière, sur le traitement des gens et non pas sur celui des maladies.
Le même principe s’applique à la manière hermétique d’envisager la maladie. Si l’on en venait à l’attitude consistant à attribuer de façon rigide une Force Planétaire à chaque maladie ou groupe de maladies, on se tromperait complètement. En termes de forces planétaires, différentes personnes peuvent souffrir d’une trop forte tension pour des raisons complètement différentes. L’une peut avoir un Jupiter exubérant, une autre un problème avec son Soleil, une autre peut être épuisée par son jing-Vénus, et ainsi de suite.
Il s’ensuit qu’il n’y aurait aucun sens à essayer d’établir une liste figée des maladies, causées chacune par une Planète donnée, et de baser un système de guérison sur une telle liste. Encore une fois, du point de vue de la médecine symbolique, une maladie donnée n’existe pas comme telle – il n’y a que des malades, chacun ayant sa propre carte de Forces Planétaires. C’est leur configuration personnelle qu’il faut essayer de déchiffrer derrière les multiples signes et symptômes.
Dans nombre de cas, ceci exigera plus d’intuition que de connaissance. Si vous souhaitez devenir un maître dans cet art, la clé est de développer un sens profond des Forces Planétaires – et non pas seulement une compréhension purement intellectuelle. Si vous pouvez ressentir le miraculeux chaos de la Force de la Lune dans un tas de compost, si vous pouvez voir un gros et solide morceau de fer et percevoir immédiatement pourquoi les fées et autres grandes Vénusiennes ne l’aimeraient pas, ou si vous pouvez devenir enthousiaste rien qu’en regardant Jupiter dans le ciel, alors vous êtes sur la bonne voie. Même si un patient présente des symptômes déroutants, vous serez capable de sentir les Forces Planétaires qui sont responsables de son trouble.
Dans les chapitres suivants, nous verrons comment certains signes et certains symptômes ont tendance à être plus souvent reliés à une Force Planétaire qu’à une autre. Mais ceci ne doit être considéré que comme une indication générale. En réalité, chaque maladie peut être plus ou moins reliée à toutes les Forces Planétaires.
Comme avec notre étude des parties du corps, il faudrait une encyclopédie entière pour couvrir la pathologie humaine dans toute son étendue. Ces chapitres n’ont d’autre prétention que de fournir des indications générales.
(p. 169)
- 邪气 désigne l’énergie pathogène ou perverse qui perturbe l’équilibre du corps, par opposition à 正气 (zhèng qì), l’énergie saine ou juste.
Elle peut être d’origine externe (vent, froid, humidité, etc.) ou interne (émotions excessives, fatigue, déséquilibres). ↩︎

