Plandémie: Cui Bono (101) – Saadé

La fortune de Rodolphe Saadé a bondi de 6 à 36 milliards d’euros pendant la pandémie, portée par la flambée des prix du fret maritime et des avantages fiscaux comme la taxe au tonnage.

Originaires de Lattaquié, en Syrie, les Saadé ont dû quitter le pays après la vague de nationalisations imposée par le régime baasiste dans les années 1960. Ils se réfugient alors au Liban, où le père de Rodolphe, Jacques Saadé, devenu armateur, développe les activités familiales. Lorsque la guerre civile éclate à Beyrouth en 1975, la famille prend à nouveau le chemin de l’exil. Jacques Saadé s’installe finalement à Marseille en 1978, où il fonde la Compagnie maritime d’affrètement (CMA).

CMA CGM, aujourd’hui troisième armateur mondial, a réalisé 55,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2024. Diversifié par le rachat de Bolloré Logistics, le groupe a lancé d’ambitieux plans de modernisation des ports et infrastructures (de Chicago à Lattaquié, en Syrie, jusqu’au Vietnam) souvent à la suite des rencontres internationales du président Macron.

En trois ans, CMA Média s’est imposé comme un acteur majeur des médias: participations dans M6, Pathé, l’École de journalisme de Paris, et rachats de La Provence, Corse-Matin, La Tribune, Altice Média (BFM, RMC) et enfin Brut le 12 septembre 2025. Avec 1 600 journalistes, le groupe constitue aujourd’hui la deuxième rédaction de France, dirigée par Véronique Albertini-Saadé, épouse de Rodolphe Saadé.

En 2024, Aurélien Viers avait été écarté de La Provence après un article critique sur Emmanuel Macron, tandis qu’en 2025, Bernard Arnault s’était plaint d’un papier de BFM Business.

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