Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1983, le président Sankara a été tué par un commando le 15 octobre 1987 à l’âge de 37 ans, lors du putsch qui porta au pouvoir son compagnon d’armes, Blaise Compaoré. La mort de Sankara, devenue une figure panafricaine et surnommé «le Che africain», était un sujet tabou pendant les 27 années de pouvoir de Compaoré, lui-même renversé par une révolution en 2014. L’affaire a été relancée, après la chute de Compaoré, par le régime de transition.
Trente-quatre ans après la mort du «père de la révolution burkinabè» et icône panafricaine, le dossier a été renvoyé ce 13 avril 2021 devant le tribunal militaire de Ouagadougou. L’ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré va être jugé pour l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara lors du coup d’Etat de 1987 qui l’a porté au pouvoir. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui par la justice burkinabè en mars 2016. Il vit désormais en Côte d’Ivoire, où il s’était enfui après sa chute. Ayant obtenu la nationalité ivoirienne, il ne peut pas être extradé et devrait donc être jugé par contumace. Le général Gilbert Diendéré, l’un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987, devenu ensuite chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, figure parmi les accusés, ainsi que des soldats de l’ex-garde présidentielle. Le général Diendéré purge déjà une peine de 20 ans de prison au Burkina Faso pour une tentative de coup d’Etat en 2015.