Covide et devoir de mémoire…

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  • Post last modified:28 février 2022
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Remplacez « juif » par « non vacciné »…; « typus » par « covide » – en gardant à l’esprit que le premier est d’origine naturelle et sa propagation basée sur des chiffres qui ne semblent pas remis en question.

Extraits de: « ÉRADIQUER LE TYPHUS : IMAGINAIRE MÉDICAL ET DISCOURS SANITAIRE NAZI DANS LE GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE POLOGNE (1939-1944)« , de Johann Chapoutot, 2014.

Dans une série d’ordres, échelonnés de décembre 1940 à juin 1941, la Wehrmacht, les Waffen-SS et la police allemande sont instruits que tout, à l’Est, est facteur de mort : la nourriture, l’eau, les puits… mais aussi les « poignées de portes » ou, en cas de soif pressante, les « bras de pompe » […]

Le soldat, le SS et le policier allemand agissent en médecins contre un danger de nature pathologique. C’est ce qu’affirme un ouvrage collectif de 1941, édité par les services sanitaires du Gouvernement général intitulé Guerre aux épidémies ! La mission sanitaire allemande à l’Est. […]

La quarantaine imposée à la population juive revêt un sens strictement médical. Sa nécessité est dictée par la virulence de la maladie : les Allemands agissent au mieux face à un fait morbide dont ils ne peuvent que constater l’existence, avant d’en induire les conséquences. En effet comme :

« le Juif est quasiment le seul vecteur de l’épidémie et que, en cas de contamination d’un non-Juif, on remonte le plus souvent à une source d’infection juive, il est apparu urgent, aux fins de protection de la population, de restreindre la liberté de circulation des habitants juifs, de soumettre leur usage du train à une autorisation administrative médicale particulière, de les orienter vers des parcs désignés à leur seul usage (puisque, par exemple, la transmission des puces infectieuses est facilitée par l’usage commun des bancs), de leur interdire la fréquentation des omnibus et de leur réserver des compartiments particuliers dans les trams. » […]

Goebbels note dans son journal :

« Dans le ghetto de Varsovie, on a noté une certaine montée du typhus. Mais on a pris des mesures pour qu’on ne les fasse pas sortir du ghetto. Après tout, les Juifs ont toujours été des vecteurs de maladies contagieuses. Il faut ou bien les entasser dans un ghetto et les abandonner à eux-mêmes, ou bien les liquider ; sinon, ils contamineront toujours la population saine des États civilisés. »

La SS et la police allemande se veulent le corps médical de la nouvelle Allemagne, agissant toujours pour le salut biologique de la communauté qu’elle protège. Une fois que la décision est prise de tuer et non plus seulement d’expulser l’allogène, la SS diffuse massivement ce discours sanitaire et médical qui fonde les pratiques de meurtre et les rend acceptables en les justifiant par un impératif sanitaire et salutaire.

(…)

Le discours médical, qui effraye car il dénonce un danger virulent, rassure également, non seulement parce qu’il prétend s’attaquer au mal ainsi identifié, mais encore parce qu’il propose des protocoles d’action, des modes de traitement curatif. L’Allemagne comme communauté biologique n’est donc plus soumise à la fatalité malheureuse du fléau, mais dispose, grâce à sa science et à son ingénierie médicale et sanitaire, des moyens de le maîtriser et de l’éradiquer.

Parler et penser en termes de procédures, de méthodes et de modus operandi permet également de focaliser l’attention et de concentrer les intelligences sur le calcul des moyens, et de mettre à distance les fins – d’occulter ainsi le fait qu’il s’agit de combattre, voire d’éradiquer, non des puces, mais des êtres humains. Au-delà de notre seul cas d’espèce, c’est une des grandes vertus des métaphores dans le discours nazi : omniprésentes, celles-ci sont prises et à prendre au sens le plus littéral du terme, abolissant toute distance entre le réel décrit et l’image proposée, elles permettent d’avoir une prise sur le réel en offrant des modes d’action sur l’image, modes d’action justifiés par le caractère contraignant de celle-ci. Les puces infectieuses sont traitées dans un processus de désinfection, les orties sont arrachées, les champs, sont binés. Quant aux arbres, ils sont faits pour être taillés, et les verrues pour être brûlées, etc. Toutes ces métaphores, qui ressortissent aux registres agricole, horticole, médical, visent à montrer à leur destinataire qu’il n’a pas le choix : l’ortie, urticante et néfaste, doit être arrachée et brûlée. Il n’est question ici ni d’idéologie, ni de politique, mais de nécessité naturelle – c’est ce qu’explique souvent Heinrich Himmler, familier de la tournure métaphorique :

« Nous sommes les premiers à avoir résolu la question du sang par nos actes (…). L’antisémitisme, c’est une question de désinfection. Éradiquer les puces infectieuses, ce n’est pas une question d’idéologie. C’est une affaire d’hygiène, de la même manière, l’antisémitisme n’a jamais été, à nos yeux, une question idéologique, mais une affaire d’hygiène, une affaire bientôt réglée, soit dit en passant. Nous serons bientôt débarrassés de nos poux. Nous en avons encore 20 000. Après, ce sera terminé pour l’Allemagne toute entière. »

Hitler multiplie les notations biologiques et médicales […] :

« nous devons aujourd’hui mener le même combat que celui que Pasteur et Koch ont mené. d’innombrables maladies ont pour cause un seul bacille : le Juif ! […]. Nous retrouverons la santé quand nous aurons éliminé le Juif ».

[…] Dans un conseil de gouvernement rassemblant les autorités policières, sanitaires et les différentes administrations du Gouvernement Général, Hans Frank demande le 16 décembre 1941 un rapport complet sur la situation de sa région. Confronté à des exposés alarmants qui l’alertent sur les progrès du typhus, le gouverneur frank estime qu’« il faut réprimer avec la plus grande brutalité les Juifs qui quittent le ghetto. La peine de mort prévue dans ce cas doit être désormais appliquée le plus rapidement possible ».

Le juriste Hans Frank précise que, « le cas échéant, une simplification de la procédure devant le tribunal spécial doit intervenir ». Le gouverneur du district de radom, Ernst Kundt, prend alors la parole pour se féliciter de la contention de l’épidémie dans son district, due à la sévère rétention des Juifs dans leurs ghettos et aux sanctions très lourdes qui visent tout allemand qui « serait en commerce » avec eux. Ernst Kundt souhaite lui aussi, comme son supérieur Frank, que « le respect des formes hiérarchiques » n’empêche plus une application rapide des peines de mort prononcées. La discussion est conclue par le général SS Karl schöngarth, docteur en droit et « Bds GG » (commandant de la police de sécurité du Gouvernement général), qui « salue avec gratitude » l’initiative de son collègue BdO, qui a édicté un « ordre de tirer, sur le fondement duquel il est possible d’ouvrir le feu sur les Juifs que l’on rencontre sur les routes ». […]

Quant aux porteurs sains, ils « doivent être traités et isolés comme des malades » :les Juifs, souvenons-nous, sont aux yeux des nazis des porteurs sains, c’est-à-dire des vecteurs pathologiques, qui ne sont pas malades eux-mêmes, car ils sont immunisés, mais qui sont contaminants. En somme, résume l’auteur, la « propagation d’une maladie infectieuse est évitée par l’isolement ou la destruction de l’individu malade ». […]

L’historien Paul Weindling a magistralement montré, dans un livre intitulé que ces procédures ne se bornent pas à rassurer le bourreau en le convaincant de la justesse et de la pertinence de son office. Weindling montre également que les victimes elles-mêmes sont apaisées, rassurées, par des protocoles dont elles ont entendu parler et dont certains membres de leur famille avaient pu elles-mêmes faire l’expérience dans les décennies précédentes. Confrontées à un bouleversement de ses frontières à l’est, conséquence du Traité de Versailles, l’Allemagne – celle de la République de Weimar – avait érigé, pour faire face à l’afflux potentiel d’immigrants venus de l’est, des stations sanitaires qui, après traitement, délivraient des attestations de santé et d’hygiène médicale indispensables à l’obtention du visa d’entrée en Allemagne et, partant, en Europe de l’Ouest. Ces Entlausungsanstalten (Centres d’épouillage) et cette pratique des Entlausungsscheine (certificats sanitaires) ne constituent pas une odieuse spécificité allemande. C’est toute la communauté médicale d’europe de l’Ouest qui, depuis les découvertes de Pasteur et de Koch, se préoccupe de la désinfection des migrants, importateurs de puces, microbes et virus peu ou pas connus, et donc particulièrement dévastateurs pour les populations d’accueil. Au-delà de l’europe de l’Ouest, c’est tout l’Occident qui s’en inquiète : les stations d’épouillage de la République de Weimar sont homologues à la quarantaine et aux traitements imposés par les États-unis d’Amérique, sur l’île d’Ellis Island, aux immigrés venus d’Europe, notamment d’Europe de l’Est.


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